dimanche 26 juillet 2009

La (petite) vie de Marcel -56

Marcel fête le nouvel an avec Claudine (et quelques autres...).
Fin d'année.
C'était la première fois que Claudine organisait chez elle une "sauterie" à l'occasion de la nouvelle année. Ce fut, pour une première, pas mal réussi. Ils étaient 5 en tout, et ce fut suffisant. Marcel aurait voulu que ce fut une soirée calme et lyrique, mais Jehan-Bernard n'étant toujours pas décidé à venir (pour lui, Le Havre est nettement moins intéressant que le château de M. mais, comme dit Léontine : "Une annulation, ça va, mais deux, c'est foutu") ce fut une soirée très animée.
Mais revenons légèrement en arrière.
Vendredi 29 décembre, Marcel est on ne peut plus énervé au bureau. Il n'arrive pas à joindre Phil L., et Jehan-Bernard, qui avait promis la veille de se manifester, ne le fait pas. Quant enfin, vers 17h, il arrive à joindre Phil, son chef a l'impolitesse de lui chercher querelle à propos d'un dossier. Il ne lui répond pas, car il est au téléphone, mais il ira ensuite dans son bureau et, très calmement, il le renverra balader. Avec Phil il convient du week-end prochain. Ce dernier viendra le chercher, le samedi midi, à la gare de Rambouillet.
Quand Marcel arrive le soir au Havre, il est de meilleure humeur, bien entendu. Avec Claudine tout se passe bien, comme au bon vieux temps des connivences partagées. Couchés à 23h. Réveillés à 1h du matin par Bernard, qui se ramène avec un nouveau venu, Jacky. Un habitant du Mans, en instance de mariage avec une fille qu'il a la ferme intention de continuer à tromper avec le plus de garçons possible. Ils vont rester jusqu'à 5h, à boire, causer et écouter quelques disques en fond sonore. Une fois qu'ils sont partis, Marcel et Claudine se recouchent. Le samedi passe à faire des courses. A 19h, c'est Ivan qui arrive. 39 ans, grand, précieux et solitaire. Mal foutu, tout d'une pièce, sans taille et sans fesses, et amateur de lyrique français (surtout des opérettes). Une fois assis, il a du mal à se décoller du divan. Claudine voudrait le garder à dîner, mais Marcel lui fait comprendre qu'il ne veut pas se coucher à minuit. Ils l'invitent pour le dimanche midi. A peine arrivé, ils déjeunent et le collent sur le divan. Disques et diapositives jusqu'à 19h, heure où se ramènent Bernard et le troisième nouveau venu : Patrick. La table est mise, bougies et lumières douces. Patrick est d'une étonnante assurance, Ivan ne décolle pas ses yeux du visage de Marcel. Ils mangent. Marcel se demande avec curiosité lequel ou laquelle va s'écrouler le premier. Le repas terminé, la table débarrassée, place à la musique. Ce soir, c'est jazzy : Count Basie, Aretha Franklin, Louis Armstrong, Fats Domino. La classe, quoi, jusqu'à 2h du matin. Le lustre pète, Bernard se retrouve en slip (très belles cuisses). Patrick, s'apercevant enfin que Marcel lui est hostile à cause de son incroyable baratin, capitule et cherche à flirter avec lui. Vers 2h15 ils vont chez Dominique, la lesbienne, et son mari. Claudine admire cette femme qui embrasse tout le monde sur la bouche sans rien perdre de son mystère. Disques et champagne. Marcel laisse tomber Patrick pour s'occuper un peu des autres. La fatigue commence à se faire sentir. A 5h ils retournent chez Claudine. Ivan se renferme dans un mutisme digne et lointain. Bernard est claqué. Claudine tient le coup, mais son coeur beaucoup moins. Le plus en forme, c'est encore Patrick qui recommence son numéro de baratin épuisant. Ivan part le premier, suivi de Bernard. Marcel prend son petit déjeuner. Le jour se lève. Patrick, sur le divan, ne parle plus et reste hébété, comme vidé de toute substance. A 11h, Claudine va manger chez sa mère. Resté seul avec Patrick, Marcel fait l'amour avec lui, puis ils déjeunent et Patrick s'en va. L'après-midi se termine doucement. Claudine revenue, ils sommeillent. Le soir tombe, la musique glisse, ils glissent de sommeil en sommeil. Quand Marcel se réveille il est trop tard pour prendre le train de 19h30. Il prendra celui de 21h, après s'être attablé devant une dinde froide à la sauce tartare, arrosée de fonds de bouteilles.
Mardi 2 janvier.
Rolande et Poiret sont à Bellevue depuis jeudi dernier. Ils rentreront jeudi prochain. Marcel envoie une carte de voeux à Phil : "Comme vous regrettez qu'une rose se fane, je regrette que vous n'ayez pas été la première personne qu'il m'eut plu d'embrasser à la première seconde de la nouvelle année".
Jeudi 4.
Hier soir, 3ème lettre de Phil. L'entrevue approche. Lui, il connaît Marcel physiquement, puisque celui-ci lui a tout de suite envoyé sa photo... Mais Marcel? Il ne sait rien, ne voit rien, à part les quelques commérages de Jehan-Bernard. Alors?
Ce matin, rêve érotique. Il débarque, hilare, avec Claudine, dans les couloirs d'un théâtre. Ils sont en débardeur, ils rient comme des dingues. Parmi les gens qui attendent, une grande fille blonde vue hier matin aux vaccinations, très chic et belle. Marcel, très fier, passse devant tout le monde et gagne les coulisses rejoindre le couple qui s'apprête à jouer La Traviata. Il se glisse entre leurs lits jumeaux et commence à bouffer le cul et le sexe du type qui est couché nu. Drôle de Traviata!
Coup de fil de Jehan-Bernard, vers 11h, pour lui souhaiter la bonne année et lui dire qu'il n'a pas pu venir au Havre, ne connaissant pas l'adresse de Claudine!
Marcel : A d'autres!
Et puis :
Marcel : De quel signe es-tu?
Jehan-Bernard : Gémeaux.
Marcel : Ah! Tu sais que, côté coeur, les Géneaux et le Lion peuvent s'entendre très bien.
Jehan-Bernard : Vraiment?
Marcel (froidement) : Mais tu sais, il y a d'autres Gémeaux sur terre!
Jehan-Bernard : Garce!
A 17h, c'est Michel qui se manifeste. Il rapplique le soir, vers 18h45. Marcel le reçoit en peignoir et mini-slip noir. Impressionnante scène de rut. Marcel dirait bien : "Encore!" mais il a hâte d'aller manger.

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