lundi 13 juillet 2009

La (petite) vie de Marcel -48

Marcel fréquente l'Aristocratie.
Lundi 26 juin.
Les événements se précipitent, dès son retour à Rouen. Jehan-Bernard, qui lui a envoyé lettres et télégramme, rapplique le soir (Café de la Poste) et se hâte de lui présenter un violoniste, M.C., qui sort paraît-il de dépression. L'accompagnent : Burt, américain, et son ami Christophe. M.C. parle déjà de travail et de coopération. Sceptique, Marcel observe Jehan-Bernard et se demande à quel jeu il joue...
Mardi 27.
Il déménage de la rue des Sapins pour atterrir rue Jean Revel.
Mercredi 28.
Il dine, le soir, avec M.C. à l'Ecu de France. M.C. parle beaucoup de lui et de la dépression qu'il a eue après son aventure (sa liaison, plutôt) avec un garçon qui l'a quitté. M.C. lui apparaît comme un mélange mal dilué de couardise, de snobisme et de sincérité.
Jeudi 29.
Claudine vient le voir à 18h, refuse d'entendre parler de Jehan-Bernard. Ils se font la gueule avec un ensemble parfait.
Vendredi 30.
Il prend le train pour Caen. M.C. l'attend à la gare et le conduit au château de M. où il est invité pour le week-end. Burt est là, très séduisant. M.C. que le sexe, paraît-il, ennuie, n'arrête pas de draguer Marcel. Celui-ci ferme la porte de sa chambre à clé. Jehan-Bernard et Christophe arrivent le lendemain. "Bon sang! se demande Marcel, qu'est-ce que Jehan-Bernard manigance? Veut-il que je tombe dans les bras de M.C.? Que je plaque tout pour le suivre?". Il erre dans le château, soudain seul, parmi les oeuvres d'art. Les livres de Tim, le fils de la propriétaire (absent) sont morbides à souhait : sodomies et meurtres (Gilles de Raie), homosexualité et camps de concentration (Piepel).
Lundi 3 juillet.
Marcel écrit à Jehan-Bernard pour qu'il lui ménage un rendez-vous avec Tim. Cet homme, qu'il ne connaît pas, l'attire. Et lui seul pourra lui donner des précisions sur la vie professionnelle de M.C.
Coup de téléphone, l'après-midi, de M.C. Il veut le voir cette semaine. Marcel refuse.
Il rentre chez lui, écrit une carte pour Francesco. Il va la poster à la gare. Il est 21h. Il remarque la Jaguar de Georges. Il est dans sa voiture. Marcel fait celui qui ne l'a pas vu mais il sort et va au-devant de lui. Ils parlent. Georges lui demande de monter. Il va refuser, mais il y a une telle intensité dans son regard qu'il accepte. Au moins, avec lui, il sait ce qui va lui arriver. Dans la campagne, l'homme lui frappe les fesses "Allons! Continue! Je sais que tu peux faire mieux que ça!". Sur le retour, satisfaits, ils parlent de l'Italie, le plus tranquillement du monde.
Mardi 4.
Il envoie une lettre à M.C. pour lui faire part de ses exigences : "J'accepte de travailler pour vous, mais je refuse de partager votre lit. Réfléchissez, et décidez".
Lundi 10.
Plus rien. Passé le week-end au Havre, soleil samedi, pluie dimanche. Rolande doit être partie ce matin pour passer une semaine avec Claudine. Jehan-Bernard, qui lui téléphonait tous les jours, ne le fait plus. Marcel lui a écrit jeudi soir. Cet après-midi, n'y tenant plus, il lui téléphone. Jehan-Bernard le remercie pour sa lettre et lui promet de lui répondre. Dimanche, lors du week-end au château de M. il a fait un voeu en entrant dans une église. Marcel lui demande de lui faire part de la nature de ce voeu. "Je te le dirai dans ma lettre" répond-il.
Elle arrive jeudi midi, le 13. Jehan-Bernard écrit que Marcel "l'aime". Celui-ci répond aussitôt : "Je ne t'aime pas et ne t'aimerai sans doute jamais... Je pense à toi avec tendresse, avec émotion, avec amertume aussi... Je n'ai pas l'habitude de perdre mon temps à soupirer pour quelqu'un qui habite à plus de 100kms de chez moi... Je voudrais te voir tous les jours, te parler... Celà n'est pas possible. Point à la ligne".
La veille, mercredi soir, il avait revu David, qui était resté une demi-heure à le serrer dans ses bras. Très détendus, ils avaient plaisanté tout le long du parcours du retour.
Week-end du 14 juillet au Havre. Durant trois jours, Marcel ne fait que boire : punch, scotch, vermouth, gin, cognac. Il s'engueule samedi soir avec Claudine. Ils vont draguer chacun de leur côté, et Marcel fait l'amour dans une voiture avec un barbu prénommé Serge d'une grande tendresse.
Après-midi sur la plage, courses avec Rolande. Retour à Rouen.
Lundi 17.
Coup de fil, d'abord de M.C., qui veut l'inviter au château de M. pour le week-end. Sachant que Tim sera là, il accepte. Puis de Jehan-Bernard, qui a passé une semaine effroyable et qui n'a pas encore reçu sa lettre. Orage.
Les événements, de nouveau, se déchaînent. Il apprend, par Jehan-Bernard, que M.C. a essayé de mettre la main sur un mec (Joel) qui est actuellement à Caen et que, n'ayant pas obtenu ce qu'il voulait, il s'est rabattu sur lui. Marcel rappelle M.C. pour lui dire qu'il n'ira pas au château samedi.
Samedi 22.
Il est au Havre, chez Claudine, où il emmène deux hommes : Willy et Patrice. Ce dernier est un jeune, présentant beau et disponible, dont il compte bien se servir pour assumer sa vengeance. En attendant, il leur passe des diapos, leur offre à boire, et flirte avec Patrice. Claudine, qui n'était pas là, les rejoint à 2h du matin. Ils écoutent de la musique.
Le lendemain (dimanche 23) Marcel élabore son plan. Willy vient prendre l'apéritif et repart. Marcel l'invite à venir prendre le thé à 17h avec son chien. Patrice arrive vers 14h, déjeune avec eux. L'après-midi, Marcel fait l'amour avec lui pendant que Claudine va chercher Willy. Après s'être assuré que Patrice est un bon amant, il lui parle de M.C. et lui met l'eau à la bouche. Willy et Claudine les rejoignent. A 18h Marcel mange en vitesse et quitte Claudine après lui avoir vaguement expliqué son plan.

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