mercredi 22 juillet 2009

La (petite) vie de Marcel -53

Marcel se retrouve seul (enfin presque).
Lundi 16 octobre.
C'est la première fois que Marcel passe un week-end absolument seul. D'habitude, Rolande vient au moins manger avec lui le midi, à la Maison des Jeunes. Cette fois-ci, elle est trop occupée par Poiret pour venir. Mais il est habitué à la solitude, et ça ne peut pas le gêner. Mais tout de même, en arrivant ce matin au bureau, il était un peu triste. "Qu'importe! s'est-il dit, c'est sur soi-même qu'il faut compter, pas sur les autres". Heureusement que Claudine n'habite pas Rouen, ce serait le comble de la voir avec son mec. Mais il ne reproche rien à personne, il a toujours essayé de rester libre, et il comprend que les autres veuillent en faire autant.
Vendredi 13, il a fêté l'anniversaire de sa rencontre avec Francesco en faisant l'amour avec un habitant d'Yvetot. Comme c'était l'homme qui le draguait, et qu'il s'avérait être intelligent, il n'a pas hésité à l'emmener chez lui.
Le samedi, il a travaillé à son roman, qui commence à prendre corps, et il a fait du crochet ("Merci, ma soeur, de m'avoir appris à faire du crochet quand j'étais petit!").
Le dimanche, il est allé voir "La Vallée". Le seul moment où il est resté scotché devant l'écran, c'est en voyant la bande-annonce du "Parrain" avec un Brando incroyable!
Le soir, il s'est amusé avec un type. On l'appellera GZ puisqu'il a une petite voiture immatriculée ainsi. Marcel a commencé par le draguer, puis par le suivre. GZ s'est pris au jeu et l'a suivi à son tour. Mais chaque fois que Marcel s'arrêtait, GZ le dépassait sans vouloir lui parler. Méfiance réciproque? Il l'a semé rue du Renard et il est allé se coucher. Le chauffage était mis, ce qui fait que, n'étant pas encore habitué, il a mal dormi. Et il a fait un nouveau rêve érotique. Il arrivait dans un grand magasin, genre Printemps à Paris, et il s'étendait sur un lit pour qu'on lui fasse un massage, dans une cabine de verre. Le décor changeait et il se retrouvait dans une pièce à demi-obscure. On lui parlait, on lui demandait s'il était bien, on lui massait le visage. Mais ça n'avait pas l'air de plaire aux types qui étaient là, quelque chose ne collait pas, les résultats n'étaient pas satisfaisants. Ce qu'il a trouvé génial, c'est la réflexion de l'expérimentateur, à la fin : "Ce qui ne va pas, c'est la région entre les yeux et les pommettes". Pour le punir peut-être, un type à la méchante gueule de mâle, le renversait sur un autre lit et se vautrait sur lui. Marcel protestait, clamant sa bonne foi : "Je n'étais pas préparé à ce massage! C'est comme un enfant qu'on mettrait pour la première fois sous la douche : il faut le préparer!". Le type n'arrêtait pas de le malaxer et promenait sa bouche sur son visage. Il s'est senti en état d'érection, et au moment où le type se déculottait, sans doute pour le violer, il s'est réveillé en sursaut.
Jeudi 19.
Un parisien, vu jeudi dernier, était au rendez-vous ce soir, à 19h. Il s'appelle André, et il est polonais. Marcel a commencé par le refroidir en lui signifiant qu'il allait manger, et qu'il repasserait vers 19h30. A l'heure-dite, le polonais était sur place, en train de faire les tasses. Marcel l'emmène chez lui et dialogue avec lui après avoir fait l'amour (fort mal. A 46 ans, c'est foutu, mon vieux!). Comme le mec pose des tas de questions, Marcel répond par des tas de mensonges. Puis ils se quittent. Marcel redescend, et le revoit en train de faire les tasses. Peter arrive tout d'un coup et entraîne Marcel boire un coup au Pub. Pauvre Peter! Il sort de chez Rolande, et elle lui a annoncé qu'elle comptait épouser Poiret. "Tu te rends compte! s'écrie-t-il, ça m'a foutu un coup! Je connais bien Poiret, il est bourgeois, très vieille France! Alors avec elle... Et puis maintenant je vais avoir l'air de quoi? On était copains, lui et moi! Après tout ce qu'elle a dû lui dire sur moi, quelle tête y va me faire?...". Il continue sur sa lancée, lui raconte sa vie à Bonsecours, ses espoirs de prendre la tête de la 2ème Direction, et sa contrariété de ce que Léontine soit la seule, dans toute la mairie, à refuser de lui serrer la main. Comme il saoule Marcel, celui-ci le plaque à 22h. "Mais, s'écrie Peter, qu'est-ce que je vais faire, maintenant?" - "Mais tu vas tout simplement rentrer chez toi!" - "Ah non! fait-il, je vais aller me bourrer la gueule quelque part!".....
Dimanche 29.
La bande-annonce du "Parrain" l'ayant fortement perturbé, il court voir le film au cinéma. Putain, mon pauvre Brando, ils t'ont drôlement abîmé la gueule!
Hier soir, Philippe (le mec des Halles aux superbes fesses) est venu carrément à lui, place du Vieux Marché, et s'est mis à lui parler pendant une demi-heure, comme s'ils s'étaient quittés la veille les meilleurs amis du monde. Comme Marcel commençait à sérieusement se cailler les miches, il l'a traîné au Café de la Poste et lui a payé un chocolat. Mais l'autre ne lui a pas proposé de venir chez lui pour se laisser palper les fesses.
Mardi 14 novembre.
Le temps passe. André, le parisien de l'autre jeudi est toujours là. Ils se voient, mais comme il ne sait pas baiser, Marcel refuse de l'emmener chez lui. Jeudi dernier, André l'a embrassé à pleine bouche dans sa voiture, en pleine rue, avant de le quitter pour repartir à Paris.
Fin de la liaison Claudine-Guy. La route du Havre est de nouveau ouverte. L'interlude aura duré un mois-et-demi. Il y est retourné le week-end dernier. Il a passé son temps calmement : musique et crochet. Ils sont allés voir "Délivrance". Le film leur a plu, mais pas le doublage : "Atroce" a dit Claudine.

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