mardi 7 juillet 2009

La (petite) vie de Marcel -43

Marcel se méfie de l'amour Rolande-Martin.
Lundi 10 avril.
Rolande avoue son amour. Marcel espère seulement que Martin éprouve pour elle des sentiments analogues. Malheureusement, il en doute. Au bureau, évidemment, elle ne parle que de lui.
Mardi 11.
Coup de téléphone, peu après 9h30, de Jacques. Rendez-vous pris, à 19h30, devant Saint-Ouen. Et puis, vers 10h, nouvel appel, mais cette fois de Martin pour Rolande. Marcel lui conseille d'aller le prendre chez les inspecteurs, qui sont partis faire leurs enquêtes. Elle revient et elle s'extasie sur la voix "charmante" du Guadeloupéen. Il se met brusquement en boule : "Non! Il n'a pas une voix charmante. Il a une voix de snob! Il a la voix d'un mec qui s'écoute constamment parler!". Mais elle n'en démord pas. Elle se voit déjà en train de descendre les Champs Elysées à son bras, tenant en laisse les deux lévriers... Après tout, si ça l'amuse....
Marcel préfère la réalité : Jacques, qui en a marre de l'entendre lui réclamer son bracelet, lui refile 70F après l'acte sexuel. Marcel va pouvoir s'acheter un pantalon.
Vendredi 14.
Il débarque au Havre, avec Rolande, à 19h30. Un os : depuis mardi, Martin n'a pas re-téléphoné. Il doit passer vers 23h. Rolande est tout excitée à la pensée de le revoir. Elle fait sa toilette, se prépare pour le recevoir. Il se pointe à l'heure prévue. Il lui prend les mains, les lui tripote, lui susurre des mots doux à l'oreille. Au bout d'une demi-heure de flirt, qui fait bailler Marcel d'ennui, celui-ci la voit tourner au vert lorsque Martin lui demande à quelle heure il passera le lendemain pour le déjeuner. Evidemment, ça jette un froid. Claudine arrive, et ils conviennent de garder Martin à manger, demain midi. Il s'en va. Rolande, quelque peu déçue, couche seule dans le divan.
Samedi 15.
Le déjeuner se passe bien, mais la mollesse de Martin énerve Marcel. Avec Claudine, il va chercher des disques à la Bibliothèque de Prêt, puis ils rentrent attendre les Sammy, qui se pointent à 18h, après avoir tourné en rond durant une demi-heure. Le soir, ils vont chez Martin. Comme Claudine travaille et ne pourra les rejoindre qu'à minuit, ils vont au cinéma voir le long, verbeux et épuisant dernier film de Sergio Leone "Il était une fois la révolution". Ils en sortent à minuit trente, déjà crevés. Claudine les rejoint et ils vont manger chez Martin. Marcel se cantonne dans une attitude distante, voire "égoïste" durant tout le diner. Il n'est pas épaté par ce mec qui ne pense qu'à se mettre en valeur alors qu'il n'offre même pas une serviette à ses invités. Et puis le menu laisse à désirer : soupe de poissons (beurkh), poulet froid (fade et à peine cuit) et mayonnaise, glace et vin de Bordeaux. La discussion l'ennuie, la musique est insignifiante. Il a hâte de retourner coucher chez Claudine. Les Sammy les accompagnent. Rolande reste avec Martin.
Dimanche 14.
Lever de rideau avec Réjane qui réveille Marcel et Claudine, et leur apporte le petit-déjeuner au lit. Ils partent pour Rouen à 10h30. Resté seul, les deux autres mangent, tranquilles, et s'habillent : Claudine en robe Cacharel, Marcel en chemise de soie rouille, débardeur bleu, pantalon de toile bleu clair. Ils s'installent sur le divan et écoutent La Caballé. Ils avaient dit à Martin, hier, qu'ils passeraient les voir à 14h30. Les voyant arriver à 13h30, Marcel est irrité. Claudine ne veut pas leur ouvrir. Mais il est trop tard. Ils entrent. "Que viennent-ils faire?" rouspète Claudine. Ils ne restent pas longtemps : le mutisme des uns, les chansons espagnoles de La Caballé, les font fuir, déçus et vexés. Claudine a remarqué que Rolande, au contact de Martin, devient aussi snob que lui. De peur de les voir se radiner avec un bouquet de fleurs ou une boite de chocolats pour se faire pardonner leur intrusion, ils vont faire un tour à la plage voir le France arriver, mais le froid les saisit. Claudine, rentrée, s'écroule sur le lit : crise de foie, mal au coeur. Marcel la quitte, à 19h30 et, une fois rentré chez lui, se retrouve courbé sur son évier, en train de dégueuler la soupe de poissons et la glace. "Martin, s'écrie-t-il devant la glace, tu me le payeras!".
Mercredi 19.
Hier, visite de Claudine, qui lui apprend que Martin est venu la voir, dimanche soir, pour lui faire une scène. "Si j'avais su, lui dit-elle, je ne lui aurais même pas ouvert!". Martin s'est plaint de tout : même le week-end passé à Rouen, il y a 15 jours, ne lui a pas plu. Il n'a pas apprécié d'être allé à la Maison des Jeunes, de s'être couché à 20h15 avec Marcel vendredi soir, et que celui-ci mène tout le monde par le bout du nez (même Réjane!). Il paraît aussi qu'il ne voulait pas que Rolande reste coucher chez lui samedi dernier, etc, etc....
Marcel décide de lui écrire pour le remettre à sa place.
Aujourd'hui, le chef le fait venir dans son bureau et lui annonce, le sourire aux lèvres, que son départ en vacances avec Rolande est impossible. Parce que Peter quittera bientôt son poste. S'il croyait le voir se lamenter, c'est râpé, car Marcel s'en fout : depuis lundi il est de nouveau brouillé avec sa collègue, à cause de Martin. Et Claudine, devinant que Rolande n'aurait pas mis un sou de côté avant de partir, hésitait à l'emmener. Ainsi donc le problème est résolu : Marcel et Claudine partiront seuls à Venise.

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