dimanche 31 mai 2009

La (petite) vie de Marcel -22

Marcel se dévergonde.
Au bureau, Marcel fait une réflexion à Rolande qui ne lui plaît pas, mais qui plaît à Babeth :
"Tu es brutale avec certains -moi, par exemple- mais pas avec d'autres -Peter, pour ne pas le nommer!".
Il trouve étrange qu'elle ménage tout le temps Peter alors qu'il l'a laissée tomber sans aucune explication.
21h30. Il part pour la gare. Beaucoup de monde, mais il n'y reste pas. En fait, il se sent plutôt fatigué. Rue du Baillage, ses petites copines ne sont pas là, mais il y a beaucoup d'allées et venues. Un gros mâle, brun, le reluque, tourne autour de lui, mais Marcel est énervé, agacé. Une voiture vert sombre s'arrête du côté du trottoir des filles, qui ne sont toujours pas là. Un homme, veste claire, lunettes, en descend, cigarette au bec, et passe près de lui. Il a le choix entre le gros et lui, mais il ne se sent pas en forme : en fait il attend David qui ne vient pas. Et brusquement il a la trouille, sans savoir pourquoi. C'est ridicule, mais c'est dû sûrement à son manque d'entrain, à la phase de la lune ou à l'absence de ses amies tapineuses. Le type en blanc est remonté dans sa voiture, et se radine avec un autre. Ils s'arrêtent près de lui. L'autre se tire, le blanc revient rôder à ses côtés. Comme il pleut, Marcel ouvre son pépin et se décide à aller voir ce qu'il veut. Il commence à lui parler, il monte dans sa voiture, et ils foutent le camp. Le train-train habituel, à part que ça ne l'intéresse pas du tout. Ils se retrouvent à Mont Saint Aignan, dans une ruelle très pittoresque, à poil tous les deux dans la bagnole. Champion! Le mec déconne à plein tube, Marcel reste de glace tandis que, paraît-il, son simple contact le fait jouir. Il a une queue énorme, genre gros boudin, il veut le voir à Paris, il veut le voir à Saint Tropez... ça n'en finit pas. Enfin, prétextant la peur de se faire surprendre, Marcel le décide à retourner à Rouen. Il est 23h. Le type capte au passage son copain Jean-Philippe, laid, myope, avide de pseudo-psychologie. Marcel en profite pour les emmener au Milord, où il prétend être déjà allé mais où il n'a jamais mis les pieds. C'est petit et charmant. Il y a là le "frère" de Rolande qui ne lui adresse pas la parole, et un barman très mignon sur lequel il porte toute son attention toute la soirée, car il s'emmerde comme c'est pas possible. Il ne voit que lui, entre ses deux lascars qui, c'est visible, chechent à le saoûler... Ils en sont pour leurs frais : après deux bière et un whisky il reste toujours aussi gelé. Les minets débarquent, papotent, s'en vont. Le gros type se frotte à lui, bande, et l'embrasse à pleine bouche. Il commence enfin à s'amuser lorsque ces messieurs décident de partir. Il demande à ce qu'on le raccompagne et les laisse à la grille, après leur avoir promis de leur donner de ses nouvelles. Ouf! il se couche, seul, à deux heures du matin.
Fin de semaine normale.
Au Havre, avec Claudine, écoute de quelques disques et puis, samedi soir, retransmis du Covent Garden, "Un Ballo" de Verdi, avec un Bergonzi dans une forme splendide, qui se taille un succès fou, très bien secondé par Milnes.
Lundi 26.
Rolande, venue le chercher rue du Baillage, s'affole parce que les types la prennent pour une nouvelle. "C'est la dernière fois que je viens te chercher!" lui crie-t-elle.
Mardi 27.
Soirée aux Oubliettes où ils retrouvent Michou, le "frère" de Rolande, en pleine forme, ce qui ne semble pas faire plaisir à cette dernière qui le croyait "redevenu normal". Avec lui un jeune homme bien fait, mignon mais assez con, et une grande folle plutôt déprimante. Marcel se couche à 2 heures.
Jeudi 29.
Soirée sans grand intérêt. Ils vont aux "Pleiades", du côté d'Elbeuf, une boite assez moche. Claudine est de la partie ainsi que Michou et son petit copain. C'est Rolande qui conduit, avec cette délicatesse (!) qui la caractérise. Germaine rapplique avec sa copine, Marie-Jo, qui fait la gueule. Ils ont droit à la danse du tapis. Puis au flirt de Michou et de son gigolo. Marcel n'a qu'une hâte : foutre le camp. Il persuade Rolande, et ils retournent à Rouen. Le temps de déposer le petit gigolo, et Michou veut aller chez Maurice. Ils y vont donc, et débarquent à 5h du matin. Claudine leur fait du chocolat. Michou et Rolande font les andouilles. Finalement ils se tirent, et Marcel et Claudine se couchent, enfin seuls.
Vendredi 30.
Jour de grève. Ils ne sont pas frais, Rolande et lui. Le soir, ils mangent chez Germaine. Il y a deux personnes nouvelles : Jean-Pierre, qui est au bar, et Corinne. Il y a aussi François, l'ami de Germaine, qui a des vues sur Marcel, et quand celui-ci se met à danser au milieu du bar, François rapplique et l'embrasse. Germaine se fâche. Marcel laisse faire et, à 3h30, devant Rolande et Germaine, monte avec lui dans sa chambre, histoire d'emmerder tout le monde.
Samedi 1er mai.
Après avoir quitté François, à 8h, il rentre rue des Sapins, où il est rejoint par Claudine. Ils vont manger chez Rolande, puis ils remontent. Ils dorment jusqu'à 18h. Ils mangent une brioche et ils descendent chez Germaine. Claudine a du mal à se faire à l'atmosphère qui règne dans ce bar. Elle part, puis revient, dans tous ses états : elle s'est faite attaquer rue Jeanne d'Arc. Des voyous ont voulu lui arracher son sac. Elle ne se remet pas de ses émotions. Corinne essaye de la réconforter. Marcel ramène Claudine chez lui, à 4h du matin. Ils sont très fatigués.
Dimanche 2.
Il conduit Claudine à la gare. Il se sent déprimé, fatigué, malade. Il descend chez Germaine, où il retrouve Jean-Paul et son ami Noël. Germaine l'accueille fraîchement (est-ce parce qu'il a couché avec François?). Les petites tapettes arrivent, fraîches, et font impression. Marcel a de nouveau envie de foutre le camp, mais Rolande paraît : elle a couché en haut. Elle l'embrasse, et ça le ravigote un peu. Ils partent, Marcel avec Marie-Jo, Jean-Pierre, François et le chien Râlou. Rolande est dans la voiture de Germaine. Ils dépassent Honfleur et débarquent sur une plage quasi-déserte. Impossible de se foutre en slip de bain : il fait trop froid. Les tapettes s'organisent. Tout le monde s'applique à faire du feu et à déballer les victuailles. Mais ils ne boufferont qu'après 2h de l'après-midi. En attendant ils prennent l'apéritif, et c'est la débâcle : les tapettes sont saoules, roulent par terre et font les folles. Le jeune Portugais se tripote tout seul, le travesti (ZéZé) perd son rimmel, Michou, qu'un seul Ricard abat, se traîne par terre, reçoit le contenu du verre de Jean-Pierre à la figure, bave, chiale et se tord de rire. Jean-Pierre et Rolande en sont aux confidences tandis que Germaine, délaissant Marie-Jo, cherche à flirter avec Corinne. Marcel reste résolument seul, dans son coin, repoussant les avances de Jean-Paul, qui cherche à se séparer de Noël. Où est David? se demande-t-il avec tristesse, où est cet homme plein de force et de tendresse? Il ne voit devant ses yeux que des marionnettes essoufflées qui jouent un vaudeville ridicule.
A 17h, Marie-Jo, qui en a marre, propose de rentrer. Germaine va chercher Jean-Pierre et Rolande, perdus dans les rochers. Ils partent : Marie-Jo, François, Jean-Pierre, Rolande et Marcel, dans la 4L. Ils s'arrêtent à Pont Audemer pour siffler 6 apéritifs. Passablement excités, fatigués, ils rentrent à Rouen. Ils vont manger au Self. Puis Marcel emmène Rolande se coucher.

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