mercredi 6 mai 2009

La (petite) vie de Marcel -5

Marcel se remet à écrire.
Mardi 11 août.
Réveillé à 5h par des bruits suspects.
Au bureau, Babeth semble de bonne humeur. Marcel s'emmerde. C'est affreux, mais il est vraiment amoureux de David.
L'après-midi, il est d'excellente humeur. Le ciel se dégage, il fait l'andouille et il essaye de s'attirer l'amitié de la redoutable Léontine. Pour l'instant, elle semble l'accepter. Par contre, un qu'elle n'accepte pas, c'est Delalande, l'inspecteur qu'on lui a refilé, au Logement. Ce soir, il dit que demain il lui faudra "mettre un noeud à son mouchoir", elle réplique "C'est ça, mettez un mouchoir à votre noeud" ce qui déclenche l'hilarité générale.
Soirée gâchée à cause d'un barman à la gomme qui raconte à Marcel des tas de conneries.
Mercredi 12.
Le midi, après avoir mangé aux PTT, Marcel va chez Jean pour lui casser un peu les pieds, pour se faire payer un café et pour se renseigner au sujet du barman. Ce dernier aurait couché avec Jean, s'appellerait Pierre et aurait 19 ans.
Le soir, bonheur sans égal, Marcel se remet à écrire, dans le jardin Solférino (St Roch). Il ébauche une nouvelle histoire, et il est obligé d'arrêter, la nuit tombant. A 21h il part vers le lieu habituel de ses pérégrinations et David ne tarde pas à rappliquer. Tout en conduisant il lui parle de son travail et de la raison de son absence, la semaine dernière : il était à Paris. Il lui parle aussi de ses vacances prochaines, en septembre, ce qui rend Marcel tout triste. Dans la forêt ils s'étreignent passionnément. Sur le retour, ils n'échangent pas une parole. Marcel a le souffle coupé, la gorge séche.
Jeudi 13.
Marcel téléphone, à 13h30, à Jean. Le pauvre est très déçu à son sujet.
En rentrant du travail il trouve une carte de Claude L.G.
A 21h30 il voit se radiner sur la place le barman à la noix et il lui saute dessus. Il lui en dit de toutes les couleurs et, à 21h45, il le laisse pour courir rejoindre David qui arrive en voiture. "Tiens! le voilà celui-là!" fait le barman. Parole énigmatique que Marcel n'a pas le temps d'élucider. Désir et possession, frénésie et brutalité non dénués d'une prenante tendresse. Les lueurs sur Rouen sont déchaînées.
14-15-16. Week-end au Havre.
Samedi et dimanche Marcel travaille avec acharnement sur la nouvelle qu'il a ébauchée à St Roch. Il a reçu une carte de Nicole K. qui lui a fait énormément plaisir car elle a aimé son précédent récit "Rayon Parfumerie".
Dimanche matin il est très heureux car il fait beau, et l'après-midi il va avec Claudine voire le départ de la cavalcade. David est là, il conduit le char du Tyrol. Marcel va lui dire bonjour et le prend en photo, à son insu.
Lundi 17.
Tristesse. Marcel a eu un mal fou à s'endormir. Il est fatigué et énervé. Rolande est revenue, mais elle a décidé d'être aimable avec lui. Pourquoi? Il l'ignore.
Mardi 18.
Bonne nuit.
Gruyère n'étant pas là de la journée, bataille navale et bataille tout court entre l'Hygiène et le Logement, avec des bouts de papier.
Mercredi 19.
Passé une bonne nuit. Rêves obscènes.
Marcel va chercher les photos du corso, dont deux sont consacrées à David. Pas mal.
Jeudi 20.
Le midi, il va voir Jean. Il le laisse parler.
Peter, le rédacteur, est déchaîné. Rolande rêve. Marcel découvre alors qu'il y a quelque chose entre eux. C'est le début des emmerdements. Il n'y a pas de doute : Rolande est pincée. Celà saute aux yeux de Marcel qui lui passe un billet : "Ou bien tu es amoureuse, ou bien tu veux quitter un garçon et tu ne sais pas comment t'y prendre". Elle lui répond : "Les deux". C'est la logique même. L'atmosphère du bureau, désormais, ne sera plus jamais la même.
Défilé de vedettes sur la place. Marcel tourne en rond. D'ailleurs il pleut. A 22h30, David arrive. Il lui parle de lui, de ses copains de travail et, pour la première fois, de sa "nénette" ("Saloperie!" dit-il).
Au fait, cet après-midi, il y a eu une violente prise de bec entre Meunier et Gruyère. C'était assez drôle.
21-22-23. Week-end au Havre.
Marcel écoute "Schéhérazade" en super-stéréo. C'est assez percutant. Mais la tristesse l'envahit en écoutant la "Suite espagnole".
Claudine est triste. Marcel sent qu'une explication entre eux va devenir nécesaire.

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