mercredi 27 mai 2009

La (petite) vie de Marcel -19

Marcel expérimente le S.M.
Dimanche 21 mars.
Le Havre. Marcel pense à Gillou, qu'il n'a pas encore vu nu, qu'il désire physiquement, et qui doit venir le chercher à 19h pour l'emmener à Rouen.
En attendant, il écoute quelques disques, avec Claudine (Rigoletto, notamment).
A 18h30, Gillou est déjà là, ce qui fait rire Marcel, d'ailleurs. Il descend le rejoindre et ils partent. Il y a beaucoup de vent sur la route. Ils arrivent vers 20h. Marcel prend une douche et se couche. Gillou se déshabille -enfin! Pas mal, mais peut-être un peu trop musclé. Ses cuisses, ses fesses, c'est du véritable béton. Ils passent la nuit ensemble.
Lundi 22.
Réveil à 5h30. Gillou annonce la couleur : il veut partir en vacances avec lui. Marcel est plutôt réticent. Il lui semble que ce genre de décision est assez prématurée, ne connaissant pas assez l'individu.
Une fois au bureau, il lui écrit longuement, ce qui emmerde Rolande et Léontine, qui essayent de le surprendre.
Il est assez fatigué, car la nuit fut courte au point de vue sommeil, et longue en ce qui concerne la violence des ébats.
Mardi 23.
Il a un cafard terrible en constatant que le temps est au beau fixe : il aurait préféré une pluie torrentielle!
A 18h il retrouve Claudine. Ils vont manger à la Maison des Jeunes, rive gauche, où Rolande les rejoint. Tous les trois, ils font les andouilles de 19h à 21h.
Mercredi 24.
Il remonte spécialement rue des Sapins, à midi, et il trouve une lettre de Gillou. Le soir, à 20h, comme il revient de la Maison des Jeunes, il voit sa 2CV arriver, rampe Saint Hilaire. Ils passent la nuit ensemble, aussi excités l'un que l'autre. Marcel a mal aux mains à force de palper les fesses de son amant.
Jeudi 25.
6h30. Gillou vient de partir. La question vacances tracasse Marcel. Il faut absolument qu'il trouve une solution. Gillou voudrait l'emmener, en voiture, en Hollande. L'occasion est très tentante. Oui mais voilà, pas question de laisser tomber Claudine. Connaissant les deux lascars, leur caractère renfermé et jaloux, il ne pense pas qu'un ménage à trois soit possible.
Rolande est de nouveau seule : son petit ami "Choupette" l'a mise au rencard. Il lui a écrit une lettre bêtifiante et elle le traite de "petit con vaniteux".
Il téléphone à Claudine pour lui demander de venir demain midi. Reçu une autre lettre de Gillou, toujours aussi enflammée.
Vendredi 26.
Babeth fait une tête "longue comme ça".
Rolande a retrouvé la forme. Elle demande à Marcel de lui pondre un brouillon "méchant" pour répondre à la lettre de Choupette, il s'exécute et elle est toute contente. "Si j'avais su, dit-elle en recopiant le texte, j'aurais comencé plus tôt" (à être vache).
Claudine rapplique. Elle s'attend à ce qu'il va lui raconter. Il lui parle franchement, et même assez brutalement. Il lui fait savoir qu'il ne la laissera jamais tomber, mais qu'il a certaines préférences physiques.
Samedi 27.
Marcel prend le train de 6h35 pour Paris. Ils vont, Claudine et lui, au Théâtre des Champs Elysées. Le ciel est gris, avec des aperçus de bleu. Georges Prêtre dirige une Sinfonietta de Poulenc qui le laisse sur sa faim. Puis Marilyn Horne fait son entrée et, d'emblée, se taille un succès avec le grand air d'Arsace, de Rossini. Prêtre réapparait pour le Boléro. Il se fait huer par une partie du public, à qui il répond "Merde" et "Cons"! Grand cinéma, succès personnel indiscutable. Mais ils ne sont pas venus pour lui. Marilyn Horne est là, elle est belle, elle resplendit. Elle termine son air du saule (celui de Rossini, dans "Otello") par un trille en demi-teinte, et obtient un triomphe dans l'air d'entrée d'Isabella "Cruda sorte" où, cocasse, irrésistible, elle donne l'envie immédiate de la voir sur scène dans l'opéra entier. Elle doit d'ailleurs bisser la fin de l'air, devant l'enthousiasme du public. En fin de concert ils vont la rejoindre dans sa loge. Elle est secondée par un superbe interprète au physique hollywoodien. Claudine lui fait signer son livret.
Après le ciel gris, la flotte. Ils vont au cinéma : "Jours tranquilles à Clichy" qui barbe Marcel. La fesse est triste, quand elle est inutilement exhibée. De plus, les interprètes ne lui semblent pas très reluisants.
Ils prennent le train après quelques achats et, à 18h40, Marcel quitte Claudine pour retrouver Gillou à Rouen. Maison des Jeunes, puis lit.
Dimanche 28.
Le midi, Rolande est à la Maison des Jeunes. Gillou n'apprécie pas du tout et se referme sur lui-même. Elle le dévisage. Comme avec Claudine, c'est Marcel qui doit faire les frais de la conversation, chacun se repliant derrière ses propres barricades.
Café, puis ils laissent Rolande et partent pour les Andelys. Soleil et après-midi merveilleux, dans l'herbe, face au château. Marcel est heureux. Ils rentrent par Louviers, Elbeuf. Ils passent une heure au lit puis ils vont manger.
Mardi 30.
Marcel est trop occupé par la pensée de Gillou pour participer aux moqueries du bureau. Le midi, il emmène tout de même Rolande dans les grands magasins.
Mercredi 31.
Il paye son dentiste et s'achète un peignoir.
Gillou vient le voir et passe la nuit avec lui. Physiquement, c'est presque obsessionnel, à la limite du sado-masochisme. Mais moralement, c'est une autre affaire. Tout va se décider dimanche. Si Gillou ne veut pas de Claudine, Marcel devra le tenir à l'écart.

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