lundi 4 mai 2009

La (petite) vie de Marcel -3

Marcel va à Paris.
Jeudi 30 juillet.
La journée passe, toujours morne. Le travail de Marcel n'est pas ennuyeux, mais l'atmosphère du bureau est quasi irrespirable. Rolande, surtout, n'est pas tendre avec lui. Il sait qu'il lui faut être patient pour se faire accepter, mais c'est souvent très dur.
Le soir, malgré la fatigue, la lassitude, il retourne là-bas, dans l'espoir insensé de revoir David. Beaucoup de touristes, pas mal de bagnoles. Et puis, vers 22h, il voit sa voiture qui passe, rapide comme l'éclair. Il ne l'a pas vu au volant, mais il est sûr que c'est lui. Et puis la voiture revient, ralentit à sa hauteur. David lui fait un signe amical et s'arrête pour le faire monter. Ils prennent la même route que l'autre soir. David lui parle de son travail et ils font l'amour.
Marcel rentre, complétement crevé, vers 23h.
Vendredi 31.
Il subit le contre-coup de cette nuit immense. Nul doute à avoir : David vient d'entrer dans sa vie. Il aime son plaisir, et la façon dont il le prend et le reprend sans cesse, sans jamais le quitter, sans jamais en finir avec la jouissance.
Léontine arrive au bureau. Elle travaille avec Meunier, au Logement. C'est une femme de 42 ans, grande, mince, brune. Elle frappe par son langage direct, par son parler qui frise la vulgarité. Or, dans les pires expressions de son vocabulaire, elle n'est jamais vulgaire. Voilà une femme d'un caractère peu commun qu'on doit aimer ou détester. Meunier la déteste, et elle le lui rend bien ("Tu me fais chier" lui dit-elle constamment). Marcel pense que c'est une femme à avoir pour alliée, et non pour ennemie.
Claudine vient le chercher à 18h. Mais Marcel est dans un état lamentable. Son angine a repris, sa dent lui fait mal. Ils pensent, un instant, à annuler leur voyage à Paris, prévu pour ce week-end. Mais ce serait trop bête car il fait un temps superbe. Ils l'écourteront, voilà tout. Marcel se couche, à 20h30, et Claudine va prendre une chambre à l'hôtel, ne voulant pas partager son boui-boui et ses microbes. A minuit, Marcel se réveille. Sa première pensée va à David. Mais il n'aimerait pas qu'il soit là en ce moment, qu'il le voit dans cet état. Il a horreur que l'on le voit malade. Quand il souffre, il aime être seul, replié sur lui-même pour ne pas offrir sa douleur en spectacle.
Samedi 1er août.
Départ pour Paris à 9h. Il fait une chaleur à crever, il y a un monde fou, et Marcel en a vite marre. Il prend aspirine sur aspirine. Ils vont au Printemps, aux Galeries. Claudine achète deux robes, et Marcel le "Requiem" de Verdi. Ils rentrent au Havre par le train de 14h.
Le soir, grog, tisane, aspirine et Requiem.
Dimanche 2.
Marcel roupille toute la matinée. Il est très fatigué. Dans l'après-midi ils vont à la plage profiter des bienfaits du soleil.

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