samedi 9 mai 2009

La (petite) vie de Marcel -8

Marcel a des doutes.
Lundi 7 septembre.
Marcel quitte l'air du Havre qui, en ce moment, ne lui vaut rien (tant du point de vue moral que du point de vue physique). Il fait beau et chaud à Rouen, et il est tout surpris de passer un lundi agréable au bureau. Visite de Rolande, en vacances, mais que son amour pour Peter enchaîne à Rouen. Pourtant, elle ne semble pas avoir réussi à se l'attacher puisqu'il tourne autour de Babeth.
Mardi 8.
David vient sur la place, vers 21h15. Marcel le trouve de plus en plus étrange et commence à avoir de sérieux doutes à son sujet. Bien sûr, il aime faire l'amour avec lui, il aime ces échappées nocturnes, mais il aimerait bien, tout de même, passer à autre chose. Il lui a plusieurs fois proposé de venir chez lui, mais David a toujours refusé. Il en vient à penser que leur relation se limitera uniquement à ces étreintes viriles coincées entre le volant, la portière et le siège avant d'une voiture-hôtel de passe....
Mercredi 9.
Gruyère n'est pas là. Gâteaux et bière. Marcel téléphone à Claudine, qui lui a enregistré une version "pirate" du "Prophète" avec Marilyn Horne et Nicolai Gedda. Super.
De 18h à 19h bistrot avec Peter (un bistrot minable, près de chez lui -affreux!) et Peter ne répond pas à la question que Marcel lui pose brutalement "As-tu couché avec Rolande?".
David se pointe à 22h20. Ce soir, il est bien, très gentil et tout. Ils passent par St Etienne, mais c'est toujours le même tabac. Ils rentrent par Sotteville. Marcel commence à connaître Rouen illuminé!
Jeudi 10.
Matinée tumulteuse avec les infirmières qui lui flanquent un mal de tête à tout casser.
Ping-pong, le midi, à la Maison des Jeunes, avec Babeth, Lydia et Lucette.
L'après-midi, Peter se pointe au bureau avec une demi-heure de retard. Il ne semble pas étonné. Léontine le renvoie chier. Les potins vont bon train au sujet de sa liaison avec Rolande.
Marcel attend David, de 21h à 23h. Il lui avait dit, hier, qu'il viendrait. Il ne vient pas et Marcel commence à en avoir marre.
Lassitude. Tristesse. Nuit agitée. Il rêve de son frère.
Vendredi 11.
L'impression d'hier se confirme. Extrème nervosité. Au Tyrol, avec la bande, il joue avec les cendriers. Geste anodin qui choque ces dames et fait rire Jean, invité surprise. Mais il n'arrive pas à se reprendre en main.
12-13 septembre.
Week-end calme, au Havre. Beaucoup moins nerveux. Dimanche, avec Claudine, il va voir Mickey. Le truc des fantômes lui plait beaucoup.
Lundi 14.
Rolande, de retour, continue à s'ennuyer et à faire la gueule. Elle fait semblant de ne pas entendre les plaisanteries qui accompagnent sa "love-story".
Mardi 15.
Déjeuner au Tyrol, avec les trois Grâces. Lydia, refusant le cidre, prend de la bière. Elle est saoule en sortant, et se fait remarquer.
Marcel échange sa cravate contre celle de Peter.
Orage, vers 17h, et trombes d'eau.
Hier soir, par bravade, Marcel a abordé un type, un parisien, qui l'a renvoyé chier.
Il pleut, il pleut. Il se couche, à 21h30. Il étend les jambes : les draps sont gelés. "Il fait rien froid!" il se dit. Tu parles : les draps sont trempés. Il pleut dans sa chambre.
Mercredi 16.
Le ciel s'est dégagé. Les inspecteurs n'arrêtent pas de gueuler. Rolande fait moins la gueule. Marcel est de bonne humeur, malgré une profonde tristesse. Il déconne. Il envoie une lettre à Claudine.
Le soir, les étoiles sont au rendez-vous. Il fait la rencontre de Serge. Il l'écoute parler, au Café des Postes. Puis ils vont chez Marcel jusqu'à minuit et demi. Le rêve se brise lorsque Serge lui annonce qu'il sera absent de Rouen pendant une semaine.
Jeudi 17.
Le midi, il va manger chez Rolande avec Babeth et Peter. Rognons cuisinés par Peter (très bons), vin rouge, disques. Toute l'après-midi ils sont très, très énervés tous les quatre. Marcel répond aux clients d'une façon sérieuse qui fait rire Babeth aux larmes et l'oblige à aller se réfugier chez Léontine.
Vendredi 18.
Temps superbe. Le matin, Marcel va à Charles Nicolle porter des vaccins anticholériques.
19-20. Le Havre.
Encore un peu d'anxiété. Vieillissement psychique prématuré? A Tours, il était beaucoup mieux rôdé, beaucoup plus insouciant, comme si les soucis n'avaient aucune prise sur lui.
Samedi soir, il va au cinéma avec Claudine voir le film de Wyler "On n'achète pas le silence", film qui lui fait une très forte impression.

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