jeudi 14 mai 2009

La (petite) vie de Marcel -12

Marcel s'amuse avec Gabriel.
Lundi 19 octobre.
Bonne nuit.
Peter n'est pas au bureau. Babeth affirme qu'il est allé à Albi pour 8 jours, dans sa famille. C'est donc de là que lui vient cet accent chantant qui, en plus de sa belle gueule, le rend si sympathique!
Le midi, il pleut des cordes. Gabriel conduit Marcel à Mont Saint Aignan voir le propriétaire d'un studio. C'est cher : 350 F par mois. Marcel pense de plus en plus à laisser tomber Gabriel qui le saoûle par son bagoût et son omniprésence.
Lerméchant appelle Peter le "very dynamic". C'est extra.
Mardi 20.
Le midi, Babeth et Rolande sortent, pendues au bras de Marcel. Café au Commerce. Le soir, pastis avec Léontine.
Il repense à David. Décidement, il n'y a que lui et Claudine qui comptent dans sa vie, en ce moment. Mais ni l'un ni l'autre ne peuvent lui apporter ce qu'il réclame et qui semble n'exister que dans ses rêves.
Gabriel, ou l'art de s'en débarrasser:
Marcel descend, à 21h, et lui dit que son feu s'est éteint. C'est le cas de le dire. En bagnole, il lui demande d'aller à Canteleu, mais cette andouille l'emmène à Mont Saint Aignan. Alors, pour se venger, il lui raconte une salade monstre : il a une copine qu'il voudrait quitter mais qui le fait chanter, qui a des affaires à lui et qui les garde pour qu'il reste avec elle. "Après tout, conclut Marcel, je n'ai peut-être pas envie de la quitter". Gabriel fait une sale tronche. Marcel se fend la gueule, intérieurement.
Jeudi 22.
Café, au Big Ben, avec Babeth et Rolande. L'après-midi, il flirte avec Léontine. Le soir, il va rive gauche avec Rolande.
Samedi 24 - Dimanche 25 - Le Havre.
Cinéma : "Une Passion" de Bergman. Très froid et très important. La scène de l'accident-raconté est de premier ordre. Tout le film le passionne. Surtout la phrase "Rends-moi ma solitude" (et non pas "Rends-moi ma liberté"). Avec Claudine, le lendemain "El Condor". Marrante, la scène des coups de pistolet dans les fesses.
Longue explication avec Claudine concernant leurs vacances.
Lundi 26.
Peter est rentré.
Dominique, le soir. Pas terrible.
Mardi 27.
Mauvaise humeur. Ménage à trois Rolande-Peter-Babeth. Grincement de dents. Marcel va en parler à Léontine, dans son bureau. Elle confirme : "Ca craquera!".
Mercredi 28.
Coup de téléphone, l'après-midi, pendant l'absence de Peter, d'une certaine Marianne. Puis coup de téléphone du soi-disant mari de Marianne : "Si M. Peter Machin continue à avoir des relations avec ma femme, ça va barder!". C'est sûrement un coup monté, mais comme Peter commence à fatiguer les nougatines de Marcel, il va prévenir Léontine, qui prévient Lerméchant. Peter, une fois rentré, accusé publiquement, proteste et mouille ses joues de larmes amères. "T'est trop beau, Peter, quand tu pleures!" gémit Marcel.
Jeudi 29.
Il écrit une lettre à Babeth où il essaye de lui faire comprendre que ce qu'elle éprouve pour Peter n'est pas de l'amour (ce serait plutôt une sorte de "paresse intellectuelle"). Elle lit la lettre mais ne fait aucun commentaire.
Marcel va voir une nouvelle piaule rue des Sapins, recommandée par Lerméchant.
Vendredi 30.
Rencontre, le soir, de Freud, étudiant en lettres. Conversation de 3 heures sur la littérature et le cinéma. Marcel s'aperçoit, en rentrant, qu'il a laissé sa cravate chez lui.
Samedi 31.
Le matin, Marcel emménage rue des Sapins.
Le midi, en sortant de la Maison des Jeunes, il retrouve Freud, venu lui rapporter sa cravate, avec un sourire plein de sous-entendus. Devant une bière, il a droit à un long discours sur la comparaison entre la cravate et le pénis, le désir inconscient de retrouvaille et les sentiments inavoués. Manque de bol, c'est pas tout à fait en situation, car Freud ne l'intéresse absolument pas physiquement.
Il va chercher Claudine à la gare. Le soir, ils mangent au Big Ben, dans une ambiance délicieuse (sic). Ils sont un peu saouls, mais enchantés.
Dimanche 1er novembre.
Assez mal dormi, en raison de tout ce qu'il a bu au Big Ben.
Ils écoutent une tribune de critiques de disques consacrée au "Requiem" de Verdi. Pas très euphorique mais relaxant.
Vont manger au Self, place du Vieux Marché, toujours aussi peu appêtissant.

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