vendredi 26 juin 2009

La (petite) vie de Marcel -36

Marcel se marie et divorce.
Alain est venu à Rouen, le 10 décembre au soir, pendant que Rolande était au Havre, où elle se cassera le nez, Claudine étant chez des cousines, le moral bien bas.
Alain est vorace, et tenace. Il a apporté les alliances. Les voilà mariés. Mais Marcel a mal à son oeil, et faire l'amour le fatigue. Rien que dans l'après-midi de dimanche, Alain jouira 5 fois, utilisant aussi bien sa propre main que celle de Marcel, ou encore les bulles de la baignoire ou différentes pénétrations plus ou moins performantes. Le soir, à la gare, au moment de reprendre son train, il se fait remarquer par son attitude exubérante, et un noir les apostrophe violemment.
Le week-end suivant, c'est Marcel qui va à Paris. Mais l'amour d'Alain, dévorant, capricieux et jaloux commence sérieusement à le lasser. Le samedi soir (le 18), Alain l'emmène en boite. La musique gueule, les minets se collent l'un à l'autre. Pas moyen de danser. Marcel sirote un Coca-cola, assis, et refuse de se trémousser. Il apprendra plus tard, de la bouche même d'Alain, qu'il ne l'avait emmené là que dans le but d'y rencontrer son ancien amant, Philippe, afin de le rendre jaloux et de lui casser la figure. Mais Philippe n'est pas là, et au moment où Marcel commençait enfin à s'amuser (un joli vieux s'étant assis près de lui et le regardant avec conviction), Alain saisit son blouson et l'entraîne dehors. Il fait la gueule, Marcel aussi. Le dimanche se passe un peu mieux, d'abord chez Rémy, ami d'Alain, qui a une installation électrique formidable, puis chez des amis de Rémy, nouvellement installés. Marcel prend son train, file à Rouen. Ses vacances (15 jours) sont terminées. Son amour pour Alain aussi.
Le retour au bureau est vraiment bouleversant : Peter et Babeth sont mariés! Elle est enceinte, et Peter continue de courir après Rolande. Celle-ci, croyant Marcel rangé des voitures, a accusé durement le coup, mais son divorce prochain rétablit la situation. Car Marcel a invité Alain à venir au Havre : il pense que le climat havrais lui sera fatal. En effet, Alain n'aime pas son aisance avec Claudine, et la musique classique le met hors de lui. Il n'aime et ne veut que le lit. Et, au 26 au soir, Marcel se retrouve libre. Plus de mari. Il bouquine coup sur coup "Un rêve américain", "Les marais" et deux Hadley Chase.
Mercredi 5 janvier.
Rêve, vers 6h du matin.
Marcel est dans une grande et belle pièce, meublée, fermée, avec un homme et une femme. Celle-ci, assez âgée, ne s'occupe pas d'eux. L'homme a une grande blouse grise. Il renverse Marcel complétement : tête en bas, jambes en l'air, et promène sa bouche sur ses fesses et ses parties intimes. Puis il le remet dans une position plus confortable et s'occupe de lui avec sa main. Il a ramassé un mouchoir par terre, sans doute pour y receuillir le fruit de sa jouissance, mais Marcel se réveille brusquement. Il se touche : il n'a pas joui mais il est en érection. Son voisin de pallier est levé. Il est 6h30. Il se rendort.
Deuxième rêve, plus compliqué. Il y a une maison, un parc, des barrières, des grilles. Tout celà est assez sale, boueux. Le ciel est gris. Il y a, plus loin, un charnier. C'est un décor à la Poe : pourriture et putréfaction. Les barrières sont étonnantes : il faut les soulever à deux pour les emboîter dans un énorme pilon. Après les avoir fermées, Marcel se risque de l'autre côté, dans un endroit plus accueillant : une piste où courent des élèves. Justement, un groupe arrive vers lui. Ce sont des adolescents. La plupart sont en short. Marcel les regarde et jette son dévolu sur un mec baraqué, mais qui a gardé son blue-jean. Il lui ordonne de l'enlever. Il semble gêné. En effet, il n'a pas de slip en dessous, et a honte de montrer son gros ventre et sa petite bite.
La sonnerie du réveil l'arrache à ses fantasmes.
Samedi 8.
Marcel travaille à ses récits.
Semaine peu encourageante. Rolande lui ayant fait une réflexion désagréable : "Vivement que tu ais un nouveau mari, que tu me foutes la paix!" il a décidé de ne plus l'emmerder. Depuis mercredi il ne lui parle pratiquement plus.
Ce soir, il va à la gare, dans l'espoir de voir se radiner un de ses copains. Il fait la connaissance d'un certain François, qui a une ravissante petite chienne, et qui l'emmène à La Souricière, où il retrouve son ami Patrick. Après avoir bu un coup, ils partent tous les trois chez François, une maison isolée en pleine cambrousse. Ils boivent du vin d'Anjou et ils se couchent. Une main volontaire s'égare sous les draps, et les voilà couchés les uns sur les autres.
Réveil à 6h20. Café, puis ils prennent la route de Rouen, et ils laissent Marcel devant chez lui. Il se couche, mais impossible de se rendormir. Il prend un bon bain.
Histoire connue, racontée par Noeud-Noeud, qui s'occupe du courrier à la Mairie :
Le Maître d'école à ses élèves : "Savez-vous ce que c'est qu'une rime?". Un élève : "Oui, monsieur!" - "Eh bien, Dupont, donnez-nous un exemple" - "Quand je vais à la pêche aux écrevisses, l'eau me monte jusqu'aux cuisses" - "Très bien, Dupont. Pouvez-vous nous donner un autre exemple?" - "Oui, monsieur : Quand je vais à la chasse aux grenouilles, l'eau me monte jusqu'aux... genoux" - "Mais voyons, Dupont, ça ne rime pas!" - "C'est que, monsieur... il n'y avait pas assez d'eau!".
Tout le monde se marre.
Samedi 15 - Dimanche 16. Le Havre.
Week-end assez négatif, dans l'ensemble. Un autre ménage à trois semblait se reformer, samedi soir : Claudine, Jean-Pierre, Marcel. Sur la musique de "West Side Story". Mais le Jean-Pierre en question, amené par Claudine, ne supporte pas le vin d'Anjou, que François avait donné à Marcel en souvenir du dernier week-end. Complétement bourré il crie, sur le lit "Ah! Bouffez-moi la chatte!" mais les deux autres n'ont pas du tout envie de s'exécuter, et lorsqu'il s'en va, à 19h30, ils savent qu'ils ne le reverront pas, malgré ses promesses de les emmener le soir-même au restaurant.
Le dimanche, morne, se passe entre les disques, la visite de Mamie, et la solitude à deux.

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