mercredi 24 juin 2009

La (petite) vie de Marcel -35

Marcel va voir les ballets Moisseiev.
Mercredi 24 novembre.
Bonne soirée. Claudine l'attend à 18h. Ils vont faire des courses à Monoprix où ils ont des difficultés avec un certain savon Dédoril qui s'acharne à vouloir cavaler. Ensuite, après avoir mangé, ils montent chez Marcel se changer. Il lui apprend le prochain mariage de Christa Ludwig avec P.E.Deiber. Il lui fait part également des contrariétés de Rolande qui, ayant du retard avec ses règles, a peur d'être enceinte.
Ils redescendent passer une heure chez Germaine, où ils retrouvent Michou, et l'ami de celui-ci, Jean-Marie. Claudine, qui n'est pas d'une humeur folle (elle a passé ses 3 jours de congés à s'emmerder au Havre) retrouve un peu le sourire au contact principalement du petit chien d'Oural, qui lui léche et lui mord le nez.
Après avoir conduit Claudine à la gare, Marcel retrouve David, qui l'emmène à Canteleu. Celui-ci le fait rire en lui disant que les filles de la rue du Baillage (les nouvelles, pas les anciennes, qui n'y sont plus) voulaient l'avoir comme souteneur. Après tout, celà ne lui irait pas si mal. Moments de plaisir habituels dans la bagnole. Marcel entend dans son dos le coeur de son amant qui bat à tout rompre. Il est obligé de l'aider à se relever, non seulement parce que ça devient inquiétant, mais surtout parce qu'il l'écrabouille. Comme toujours, sur le chemin du retour, ils n'échangent pas une parole. Marcel connait désormais l'issue de cette liaision : le jour où il rencontrera quelqu'un de libre, de stable, et avec qui il pourra construire une vie à deux, il laissera tomber David, il ne cherchera pas à le revoir, et il n'en aura aucun regret même s'il éprouve pour lui une attirance incontournable.
Jeudi 25.
Histoire racontée par Léontine :
Deux bonnes soeurs veulent se démunir d'une 2CV pour acheter d'occasion une voiture plus confortable. Elles se rendent chez un garagiste, se débarrassent de leur chiotte et achètent une autre bagnole. Tous les papiers étant signés les bonnes soeurs, au lieu de s'en aller, attendent. Le revendeur s'en aperçoit et s'étonne : "Mais qu'est-ce que vous attendez, mes soeurs? Tout est réglé, terminé!...". La plus dégourdie s'avance, un peu étonnée, et explique : "Eh bien, c'est-à-dire... On nous a dit que lorsqu'on achetait une voiture d'occasion, on se faisait toujours baiser...".
Vendredi 26.
Soirée chez Germaine. Couché à 4h du matin. Quelques personnages : Michou, bien sûr, Jean-Marie, Josée (future femme de Germaine) blonde, belle, fine, un peu garce, Robert (marié, père de famille, en instance de divorce, et qui drague Rolande) et Joséphine, une superbe gouine, noire de cheveu, petite mais svelte, fine et intelligente.
Samedi 27.
Malgré la fatigue, Marcel est très en forme. Aussi, l'après-midi, lorsqu'il annonce à Rolande qu'il n'a pas l'intention de se coucher de bonne heure, elle se referme parce qu'il ne l'invite pas à sortir avec lui.
A 22h, à la gare, Daniel vient directement à lui. Ils vont rue des Sapins. Très amoureux, le mec se fout à poil à une allure record. Marcel a l'impression qu'il s'est élargi ("Il doit faire du foot, se dit-il, pour avoir des cuisses pareilles!"). Même une fois rhabillé, Daniel reste assis sur le lit, en veston et cravate, et continue à s'occuper de lui.
Dimanche 28.
Reposé, il accueille Claudine. L'après-midi, couchés, ils écoutent la Tribune des critiques de disques. Ensuite, ils vont voir "Les Diables", le film qui tient l'affiche à Rouen depuis 4 semaines (ce que les gens sont sadiques, tout de même!). "Dans 10 ans, proclame Claudine, ce navet sera un classique de l'humour noir!" mais Marcel n'est pas d'accord : il trouve Oliver Reed franchement érotique, même si son personnage n'a pas le charisme de "Women in Love".
Le samedi 4 décembre, après une Décaméronale fort réussie la veille, ils vont -Rolande, Marcel et Claudine- beau trio, à Paris.
La revue des magasins suit son cours habituel et, le soir, ils échouent dans un hôtel où un seul lit accueille leurs trois corps fatigués d'avoir trop bien dîné (à la Fagotière, un endroit fort bien, ma foi). Marcel ne dort pourtant pas, ou si peu, et il se réveille le lendemain matin -dimanche 5, donc- avec son oiseau dans la main de Rolande. Elle est étonnée de sa taille, normale pourtant, mais insoupçonnable en temps de repos. Il leur faut bien se lever, partir, dans le froid et la brume, pour échouer, complétement gelés, à Versailles. Le château a des allures de cimetière, le parc est engoncé dans un brouillard copieux. Ils rentrent à Paris.
Au fait, pourquoi sont-ils allés à Paris? C'est parce que Claudine a pris des places pour les ballets Moisseiev. Comme ils sont contents! En attendant, ils mettent la gamine (Rolande) au train. Il est 14h15. Que faire? Que faire jusqu'à 17h? Ils pensent à descendre dans le métro pour y glaner quelque chaleur. Ils seront à l'abri et ils pourront regarder passer les gens, comme de gentils touristes ébahis. Mais, ayant vu un garçon dans les tasses de la gare, pas mal foutu et d'un abord abordable, Marcel hésite, en parle à Claudine : "On peut toujours parlementer, il ne nous bouffera pas et ça nous aidera à passer le temps". Comme elle approuve, il file derrière le mec, le rejoint dans un coin de la gare où il fait semblant d'éplucher des cartes postales, et ils se parlent. Acceptée, Claudine rapplique. Le jeune loubard décide de les conduire chez lui. Il y fait bon, chaud, même si c'est plutôt le bordel. Sa collection de disques est moins passionnante que son corps de voyou musclé : Sheila, Mireille Mathieu, Dalida. Ce n'est pas ce que préfère Marcel qui réclame "Le temps des cerises" par Nana Mouskouri. Alain, il s'appelle Alain, est déjà à poil sur le lit avec Claudine : "Débrouille-toi!" crie-t-il à Marcel qui fouine dans la pièce à la recherche du disque, le trouve enfin. Il s'éloigne discrètement jusqu'à la fenêtre pour les laisser s'ébattre en paix. Lorsqu'il pense qu'ils ont fini (il entend Alain dire à Claudine qu'il en a "foutu partout") il peut retourner vers le lit. Alain, le sexe pudiquement caché sous une serviette éponge, l'invite à se soulager à son tour. Devant son refus, il insiste et Marcel cède. Les voilà au lit tous les deux. Oui mais voilà, la cloison est légère, et les voisins font tellement de bruit que Marcel n'arrive pas à se laisser aller. "Reviens ce soir, lui souffle Alain, nous ferons l'amour toute la nuit. Mais viens sans ta vieille!". Marcel promet. "Je t'aime" lui dit Alain. Marcel se marre, il connaît la chanson, mais le mec est vraiment bien foutu, avec un cul bien bombé et bien ferme.
Le temps passe, " Le temps des cerises est fini" il faut partir. 17h. Le Palais des Sports les attend, glorieux dans son horreur -et bondé. Le ballet commence bien, finit mal avec du folklo façon Châtelet (les danses du Prince Igor). Ils filent. A la gare, Alain est là! Claudine s'en va, pas contente. Les mecs jouissent à fond, avec enthousiasme. Alain veut le mariage! Sa persuasion est contagieuse. Ils essayent de dormir -mal. Il semblerait même que les voisins font la même chose qu'eux. Etrange. Toujours est-il qu'Alain est décidé à venir à Rouen, le week-end prochain.

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