mercredi 17 juin 2009

La (petite) vie de Marcel -31

Marcel se fait arrêter.
Triste vendredi 27 août.
Le type qui le reluquait depuis quelques mois, et que ses trois copines traitaient de con, n'est rien d'autre qu'un inspecteur des Galeries. Le moins que l'on puisse dire c'est qu'il en voulait énormément à Marcel depuis ce lointain et fameux soir où il l'avait nargué, rue du Baillage, en présence des trois filles de joie.
Marcel venait de faire quelques "achats" en compagnie de Rolande, lorsqu'il leur a mis la main dessus. Rolande s'est enfuie, une bouteille de scotch dans son sac. Marcel s'est laissé docilement conduire au poste de police, boulevard de l'Yser. Il a gardé son calme, et il a eu raison, car il allait en avoir besoin par la suite. Après avoir fait sa déclaration à la police, il est retourné au bureau où Léontine l'a mis au courant des faits : Rolande est revenue, dans un état voisin de la syncope. Il a fallu l'emmener en voiture chez elle (grâce à l'amitié des gens du Labo).
Marcel décide d'agir vite. Il va chez elle la persuader d'aller au commissariat pour faire une déclaration en règle, puisque de toute façon l'inspecteur a relevé son nom et sait où ils travaillent. Pendant qu'il la raisonne, le mec va au bureau raconter ce qu'ils ont fait. Heureusement, Gruyère est encore en vacances. Rolande se rend donc au commissariat, mais c'est pour faire une déclaration mensongère. Elle ne se pose pas en complice, mais en témoin de ce que Marcel a fait. Pour lui, c'est la fin de ses illusions -s'il en avait encore- et la confirmation de ce qu'il pensait d'elle. Mais il ne lui en veut pas et propose de l'emmener avec lui au Havre, pour le week-end, afin de se détendre un peu et de parler calmement de la suite des événements.
La veille, le jeudi 26, il avait fait la connaissance de Bernard, un type pas mal foutu mais assez dérangé du ciboulot, et faisant l'amour comme s'il avait un poignard à la place du sexe.
Le week-end se passe assez bien, au Havre, avec beaucoup de musique. Dimanche après-midi, ils vont dire bonjour à Mamie, qui leur offre le thé en présence de son petit-fils, Patrick, qui s'empâte. Rolande fait semblant d'être détendue mais elle est toujours aussi angoissée.
Lundi 30.
Lettre de Bernard, qui relance Marcel. Celui-ci lui répond illico. Léontine est là pour lui remonter le moral et, à 18h, ils vont bras-dessus, bras-dessous à travers les rues de la ville.
Mardi 31.
L'atmosphère est détendue au bureau. Le chef est de bonne humeur, bien rentré d'Espagne. Marcel doit ménager Peter, car il n'a pas confiance en lui. Aussi, lorsque ce dernier invite Rolande a venir manger des moules chez lui, il sait d'avance qu'elle va tout lui raconter, par paresse, par trouille, et pour se faire réconforter.
Mercredi 1er septembre.
Carte de Tadziu. Souvenir. Légère déprime.
Vendredi 3.
Bernard vient le chercher à 18h30. Ils vont manger à la Maison des Jeunes. Ils devaient passer le week-end ensemble, à Paris, où Bernard a de la famille. Oui mais voilà : il ne pourra pas le faire coucher et ne pourra pas s'occuper de lui avant dimanche midi. Marcel commence à se demander pourquoi il fréquente ce zigoto. Mais Bernard est beau, il est intelligent, même s'il baise comme un sauvage. Alors, oui, ok, Paris, même s'ils ne pourront même pas s'y voir!
En fait, le seul moment agréable, il le passera avec Claudine, venue le retrouver samedi midi, au Self de Saint Lazare. Ensuite, déçu, déprimé, il rentrera à Rouen par le train de 17h30.
Samedi 4.
Bien décidé à se venger de Bernard et de ses rendez-vous à la con, Marcel sort afin de se dégourdir les jambes. Le premier homme à l'aborder a la même voiture que David, mais ce n'est pas lui, malheureusement. Marcel le laisse pour monter à la gare où il est abordé gaillardement par un certain Daniel :
Daniel : Bon, alors, on y va?
Marcel : Où ça?
Daniel : Chez toi, tiens!
Marcel : Minute! Je viens juste d'arriver. Laisse-moi le temps de voir s'il y a des têtes nouvelles!"
Deux loubards se radinant avec des intentions malveillantes, Daniel se barre en vitesse, abandonnant Marcel qui commence à trouver la situation saumâtre. Heureusement, Christian, un ancien copain, le fait monter dans sa voiture et le sauve in-extremis.
Dimanche 3.
Paris, encore Paris! Christian lui avait dit : "Si tu veux voir du spectacle, va aux Tuileries le dimanche après-midi!". Donc il va au spectacle. Il fait un temps splendide et les hommes sont suffisamment dévêtus pour faire apprécier leur bronzage, leurs biceps et leurs pectoraux. La plupart sont superbes, avec des corps magnifiques et de vraies gueules d'hommes. Après son Polonais, Marcel n'a pas envie de se cataloguer dans les étrangers, et pourtant il est abordé par un Espagnol, puis par un Canadien, et enfin par un Indien (de Calcutta) mais dont les conditions sont inacceptables : il lui faut un lit et d'autres personnes (c'est un adepte du diction : "plus on est de folles, plus on se marre"). Le cirque continue avec un type qui s'avère être un con doublé d'un maquereau, et un Versaillais qui travaille dans la confection mais n'est même pas foutu de lui payer l'apéritif. Il rentre, fatigué, morose. Sommeil trouble.

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