jeudi 19 mars 2009

les vacances de Nicole (5)

Mardi 21.
Ce matin, Nicole et Jerry sont allés retenir le court de tennis pour en faire demain à 9h. Ensuite, Nicole s'est rendue sur la plage pour faire le marché. Le vent soufflait très fort (la tramontane). Signe de beau temps, mais les gens du pays s'en plaignent, ainsi que de la sécheresse.
A 14h, José est venu la rejoindre en vélo pour retourner à la plage, mais comme le vent ne s'était pas calmé elle n'a pas pu prendre le sien, et ils sont partis, l'une à pied, l'autre tenant son vélo à la main. Il l'a d'ailleurs avertie que si la tramontane s'accentuait les balades en bicyclette deviendraient problèmatiques. Alors ils ont élaboré quelques projets : une journée entière à Perpignan pour qu'elle visite la ville et peut-être une autre journée en Espagne pour qu'elle aille voir le musée Salvador Dali. Oui, ce serait vachement chouette.
Sur la plage, José s'est mis avec un couple de Marseillais sans intérêt. Il devait commencer à se douter de quelque chose entre elle et Manuel car elle refusait toujours de faire de nouvelles connaissances. De son côté il essayait de draguer tout ce qui se profilait à l'horizon. Il a même voulu se taper un beau mec, en slip blanc, très bronzé avec une superbe gueule de catalan, mais ça n'a pas marché. Ce n'était pourtant pas faute d'insister : "Ramène-moi en voiture à Perpignan, lui disait-il, je mettrai mon vélo dans ton coffre!" mais il a refusé. Les deux Marseillais n'arrêtaient pas de se tartiner de l'ambre solaire sur le corps (surtout elle) : ils papotaient, se couchaient, se levaient, se tartinaient, se recouchaient et se remettaient à papoter... Ils voulaient ramener Nicole avec eux à Saint Cyprien, mais pas avant 18h. Elle a refusé car il n'était que 17h et elle en avait marre de la plage : le vent, le sable, le soleil, c'était déjà trop pour le premier jour de bronzage. Ils sont repartis, José et elle, lui en vélo pour Perpignan, et elle à pied. Il ramait dur contre la tramontane, mais il était habitué.

Dans la soirée Manuel le Magnifique est devenu Manuel le Teigneux. Plus rien ne lui plaisait dans le réfrigérateur de Nicole. Pourtant, elle s'était cassé le cul à faire le marché pour lui rapporter une spécialité catalane (sorte de pizzas artisanales). C'est tout juste s'il ne lui a pas dit que c'était de la merde (en fait, oui, il le lui a dit!) . Elle s'en foutait : le vin était frais et bon. Ensuite, ils ont fait l'amour. Plutôt bien : elle était assise sur lui, face à lui, et elle le travaillait dur. A ce propos, il a une petite bite avec un petit gland un peu tordu. Mais ça ne l'empêche pas de baiser pas trop mal. Seulement voilà, après l'intermède sexuel, il a voulu retourner chez Hélène. Elle ne voulait pas y aller (elle ne voulait pas se la taper tous les soirs) mais elle a cédé, pour ne pas faire d'histoire. Il y avait du monde, en plus des trois femmes : le fameux Josef (beau-père? deuxième père?) et un Portuguais avec sa femme. Nicole a prétexté que c'était aujourd'hui la fête de la musique pour demander à Manuel de l'y emmener. Mais il a fallu qu'Hélène et sa brue, la poule de son fils (une Marilyn des faubourgs) viennent avec eux. Et elles se sont longuement préparées : Hélène en rouge avec talons aiguilles et l'autre godiche tout en blanc pour accentuer ses cheveux blond-platine. Mais à Saint Cyprien il y avait beaucoup de monde dans les rues mais pas de musiciens. Alors il a fallu qu'Hélène fasse son cinéma. Elle voulait aller à La Cahute, un bistrot situé tout au bout de la plage devant un parking fréquenté par des homos et des échangistes. Bien entendu, quand ils sont arrivés, le bar était ouvert mais il n'y avait pas de musiciens et encore moins de clients. Mais Hélène était contente, elle pouvait parler avec le patron des années où elle tenait une boîte (ou un café, ou un clandé). Toujours est-il qu'il n'y avait qu'elle qui parlait, qu'il était plus de minuit, que Manuel et la belle-fille buvaient ses paroles, et que Nicole faisait carrément la gueule. Pourquoi lui imposait-il sa copine tous les soirs? Il a bien vu à son coup d'oeil qu'elle se retenait pour ne pas lui balancer quelques vacheries devant tout le monde, et il lui a dit "Qu'est-ce que t'as?" et elle a répliqué, du ton qu'elle employait avec André B. et qu'il n'appréciait pas "Je veux rentrer, c'est tout!". C'était fini. Hélène avait compris, et ça la faisait marrer. Manuel a raccompagné tout le monde. Comme il devait être deux heures du matin, il est resté coucher. Mais il ne semblait pas avoir compris l'objet de son irritation et elle ne voulait pas reparler d'Hélène pour ne pas envenimer les choses.
Ils ont refait l'amour, et elle s'est vengée en le harcelant comme si le sexe était le seul moyen de lui faire oublier cette femme dont il semblait incapable de mettre de côté l'influence envahissante.

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