mardi 17 mars 2009

les vacances de Nicole (3)

Dimanche 19 (suite).
Manuel (il s'appelle Manuel) est arrivé à 9h, avec confiture, café, baguette et croissants. Ils ont pris le petit déjeuner. Il avait même amené du sucre et du lait! Et puis ils sont passés au lit...Non, ils ont d'abord fait les courses, au Casino du coin. Nicole a acheté du vin, et puis une salade de fruits de mer, et aussi des quiches au poireau. C'est donc en rentrant qu'ils se sont mis à faire l'amour. Il a joui en elle mais elle ne s'est pas laissée aller. Il lui a demandé si elle pensait à quelqu'un d'autre. A qui aurait-elle pu penser? Il lui a dit qu'elle était "contrariée" C'était un euphémisme, mais c'était mieux que "contrariante". Elle pensa "C'est curieux, je crois que nous allons faire beaucoup de choses, ce dimanche, mais est-ce que je me souviendrai de tous les détails. Pourquoi?" et puis, en rigolant "Il faudra que je me fasse psychanalyser à la rentrée!".
Oui, encore un truc : le soir, lorsqu'elle a enfin pris son pied, il lui a dit "Je crois que tu te méfiais de moi, au début". Ce n'était pas le mot exact, mais c'était à peu près le fondement de la situation.
Après le déjeuner il y avait cette situation un peu en porte-à-faux : un homme qui a joui et qui se demande pourquoi sa maîtresse n'a pas joui, et qui se met à avoir des doutes. A la limite, Nicole s'en foutait un peu, et s'il s'était barré en lui disant "Bon, puisque ça ne marche pas, restons-en là" elle ne lui en aurait pas voulu. Mais comme c'était un Lion, et qu'elle lui plaisait vraiment, il a préféré jouer la patience.
A 14h ils sont allés à la plage retrouver José. Là encore, la situation s'est avérée "retorse". Manuel lui a demandé de ne pas laisser entendre à José qu'ils étaient amants "A cause de ses commérages" a-t-il précisé. Oui, elle comprenait, parce que l'ami José était un vrai concierge, mais elle trouvait stupide de jouer l'indifférence lorsqu'il se trouvait auprès d'eux. Manuel est allé faire trempette deux fois (d'après lui l'eau était froide). Il y avait une vingtaine de personnes sur la plage, dont plusieurs à poil, tous assez bien foutus, les filles surtout, très minces et déjà bronzées, et les jeunes jouaient au ballon tout près de l'eau. Ensuite, vers 17h, ils sont allés à Canet chercher un vélo que José destinait à Nicole (un vélo de course -elle allait en chier, avec ça!). Ils ont traversé Canet en voiture, Canet plage, sorte de Deauville en plus grand, avec presque que des hôtels, des restaurants, des locations pour touristes. Ensuite retour à Perpignan, par des chemins détournés (José voulait montrer à Manuel un endroit où un mec -un taré, dit-il- mate les couples en train de baiser, dans une pinède. Il s'est gourré trois fois de chemin. A ce moment, Nicole a admiré la patience de Manuel -à sa place, elle l'aurait renvoyé chier!). Et puis encore un arrêt à Perpignan, dans un square "où ont lieu des échanges". Et Manuel s'est cru obligé d'avouer à Nicole que José était "pénible" et que tous les jours, immanquablement, il faisait le même circuit : à telle heure à telle plage, à telle heure le même square, etc... Retraité, il passait ses journées à draguer et à commérer. Il nous a fait monter chez lui, dans un logement tout en angles avec une jolie véranda au dernier étage. Nicole a entrevu son père, qu'il cache aux yeux de tous (Manuel a avoué que c'était la première fois que José l'invitait chez lui). Son père préparait à dîner (il mange tous les soirs à 20h et ensuite il retourne draguer). Ils ont bu un coup, et puis Manuel et Nicole sont retournés à Saint Cyprien. Elle s'est lavé les cheveux, il a pris une douche, et elle l'a filmé. Est-ce à ce moment qu'elle a commencé vraiment à se détendre? à être moins "contrariée"? Et ils sont allés chercher Hélène. Il paraît qu'elle est gouine, et qu'ils travaillent plus ou moins ensemble. Elle aime les chiens (elle en a plusieurs) elle a une mère énervante et un fils pompier à Paris. A part ça le courant n'a pas passé entre elle et Nicole, et comme elles n'avaient l'air, ni l'une ni l'autre, d'avoir envie de faire des efforts... Ils sont allés dîner dans une petit restaurant catalan à Collioure. Cuisine superbe, artisanale (calamars, pain de tomates, etc.).
C'était vachement bon, vachement sympa, mais comme il n'y avait pas de place dans la salle (trop petite) ils ont mangé au bar, et Manuel était placé entre Hélène et Nicole, ce qui fait que lorsque l'une parlait, l'autre ne comprenait strictement rien de ce qu'elle disait. En sortant du resto ils ont marché dans les rues piétonnes et, l'espace de quelques secondes (ce fut vraiment très court dans son esprit) Nicole se crut presque à Venise, l'atmosphère en moins. Il devait être une heure du matin lorsqu'il a fallu aller boire le dernier verre chez Hélène. Ce n'était pas vraiment indispensable mais bon, allez, elle s'est dévouée! Elle a joué un peu avec l'un des chiens, et puis, une fois rentrés, elle a consenti à lui faire plaisir et à se laisser aller. Il est reparti à 2h du matin, il ne pouvait pas rester...il a parlé de quelqu'un d'handicapé qui vit chez lui et dont il doit s'occuper, elle n'a pas insisté. De toute façon elle était contente de se retrouver seule, pour repenser à tout ça, à ce premier jour de vacances, à ce corps qu'elle venait de découvrir, à cette nouvelle étreinte qui ne lui semblait pas vraiment indispensable...

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