mercredi 3 septembre 2008

Tokyo - 20.09.76

C'est une histoire simple, une histoire de drames et de joies, comme il s'en passe aussi bien dans la vie que sur scène. A Tokyo, ce soir-là, Montserrat Caballé vient de chanter son premier air de l'opéra "Adrienne Lecouvreur", elle est célèbre avec, déjà, 20 ans de carrière derrière elle (La Bohème, à Bâle, en 1956). Très applaudie, elle attend la venue de Maurice de Saxe, dont elle est amoureuse. Le voilà! C'est le ténor catalan José Carreras. Il a 30 ans, il est jeune, il est beau. C'est Caballé qui l'a fait connaître, au Liceu de Barcelone, où il a chanté le petit rôle de Flavio, alors qu'elle interprétait La Norma. Ils se connaissent, elle est un peu sa grande soeur, et là, dans les bras l'un de l'autre, ils jouent les amants passionnés. Elle, avec sa maturité épanouie, et lui avec sa fougue encore juvénile.
Un peu plus de 10 ans après, en 1987, les médecins diagnostiqueront chez le ténor une leucémie aigue. Pendant plus d'un an il combattra la maladie. Après sa guérison il créa sa Fondation Internationale contre la Leucémie et, le 8 août 1988 il organisa un concert mémorable, dans les arènes de Vérone, avec les plus grands chanteurs et chanteuses de l'époque (dont, bien sûr La Caballé). Il apparut alors, aminci, souriant, avec ce regard fier des matadors qui ont connu l'enfer et qui veulent désormais mettre tous leurs talents au service d'une noble cause.
La suite, on la connaît, avec le fameux concert des trois ténors, à Rome, en 1990, et ses millions de télespectateurs. Aujourd'hui, alors que Montserrat Caballé a pris sa retraite, José Carreras chante toujours, parce que la musique est dans sa vie, et que sa vie lui est d'autant plus précieuse qu'il a failli la perdre, 20 ans plus tôt...

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