jeudi 26 février 2009

Jeannot BeGood (2)

L'épreuve du mardi soir devait être décisive, elle devait m'apporter les réponses à mes interrogations : garder Jeannot, ou le rejeter sans remords? La présence de Jack et d'Hedwige, à qui je n'avais soufflé mot, attiserait au moins le feu des réactions, négatives ou positives. Or, la veille encore, je ne savais pas si Jeannot se déciderait ou non à cette soirée du mardi.
Ce n'est que le lundi soir, à minuit trente, qu'il me téléphona, alors que je dormais, pour me signaler qu'il sortait de la salle des ventes et qu'il m'attendrait chez lui, mardi, à 16h30, pour que nous allions faire les courses ensemble, puisque je lui avais demandé de faire la cuisine pour nos invités. Et ce ne fut pas triste.

A 16h30 je fis la connaissance de son beau-frère ("Un arabe" m'avait-il précisé) charmant et sympathique, avec une belle petite gueule. Ensuite, direction le nouveau Champion, rue de la Plaine, où nous arrivâmes sous une pluie battante (toute la soirée il devait y avoir rafales de vent et déluge de flotte à gogo). Je passe sur les détails qui lui permirent de se défouler (altercations avec les vendeurs, nervosité avec les caissières, etc.) et puis nous allâmes boire un pot à Saint François, dans un bistrot dont il est évidemment l'habitué, puisqu'il y va tous les jours prendre son café et lire son journal. Ensuite nous retournâmes chez lui chercher la friteuse et Bézot, que nous décidâmes à faire la connaissance de Maya.
Aussitôt à la cuisine, ce fut Jack qui entra le premier. Ils se connaissaient déjà, et effectivement je me souvins alors que Jack m'avait parlé d'un type qui travaillait à la voirie et qui avait habité Chicago, et que les autres appelaient "le Clodo" parce que ses fringues n'étaient pas toujours nettes. Je me doutais de toute façon que Jeannot ne plairait pas à Jack, alors que Jeannot semblait intimidé par Jack. Ce dernier exerce un métier où l'on doit être impeccable pour recevoir les clients, d'où son exigence en matière de comportement extérieur.
L'arrivée d'Hedwige détendit l'atmosphère. Elle, qui ne s'attendait à rien, et qui ne connaissait pas du tout Jeannot, fut ravie de cette surprise -enfin de la nouveauté, dit-elle! Elle ne baîlla pas de toute la soirée (une de ses mauvaises habitudes), s'occupa de Jack, le faisant rire, et fort ravie de me voir avec un nouvel ami plus "déglingué" que de coutume. Le repas ne fut pas mémorable, mais attachant (comme les légumes dans la friteuse). Jeannot se donna beaucoup de mal, pour pas grand chose, je dois l'avouer... Jack et Hedwige partirent ensemble, plus tard que lors de nos autres soirées du mardi. Hedwige embrassa 4 fois Jeannot, mais Jack lui serra-t-il seulement la main? J'en doute, et je restai seul avec Jeannot, qui s'allongea sur le divan, avec Bézot dans les bras, abandonnant ses baskets (propres, cette fois-ci) à la curiosité maligne de Maya. Je le trouvai tendu, perturbé, vulnérable, amoureux de son chien, et celà me rassura. Finalement, je commençais à le trouver vraiment sympathique. En fin de compte, pour l'instant, les qualités l'emportaient sur les défauts. Etait-ce parce qu'il s'était retenu devant les autres? Sans doute. Parce que ce n'étaient pas des vendeurs de magasin qu'il pouvait interpeller bruyamment? Parce que c'étaient mes amis et qu'il se devait d'être prudent s'il voulait conserver mon estime?
En tout cas je n'étais pas encore convaincu au point de le laisser dormir chez moi. Il le comprit et n'insista pas. Il reprit ses baskets, que Maya ne voulait plus quitter, me laissa sa friteuse que je voulais absolument nettoyer, et partit avec son chien.
(à suivre).

mardi 24 février 2009

Jeannot BeGood (1)

Quand, hier soir (18h) je suis arrivé chez Jeannot, 50 rue Régence, j'ai éprouvé la même gêne, la même appréhension, que j'avais ressentie lundi soir, lorsque je l'avais fait monter chez moi.
Appréhension - ou incompréhension? D'abord son rire, à la limite de l'auto-dérision, qui avait résonné chez moi, me mettant mal à l'aise, et puis sa saleté - à la limite de l'arrogance. Son souci de paraître sale : pull plein de taches, pantalon déchiré, chaussures dégueulasses. Sur le parking de la Forêt, où je l'avais rencontré, cela m'était égal. C'était son problème si son insolence, sa façon d'interpeller les gens, de leur gueuler après lorsqu'ils restaient le cul dans leur voiture, le mettait en quelque sorte au banc d'une certaine tolérance de l'insociabilité. Cette première fois, à l'extérieur, celà m'avait amusé, m'avait distrait et, pendant une heure, j'avais accepté avec un petit frisson son besoin de me prendre à témoin pour épancher tout le ressentiment qu'il éprouvait envers les gens en général (vieux cons, jeunes cons, tas de merde, etc.) et les refoulés en particulier. Mais une fois chez moi, j'avais eu un moment de malaise en l'entendant gueuler : et s'il se mettait à devenir violent, agressif?
Mais après deux portos il semblait plus calme, plus "sentimental".
Son signe de la Vierge ascendant Lion prenait sans doute le dessus pour exhiber un fond de tendresse lié à une profonde et irrépressible détresse. Ceci dit, sa saleté, son odeur ne m'encourageaient pas à le garder chez moi, même si ma chatte Maya s'était mise à ronronner en se frottant à ses godasses. Et puis, tout à coup, dans la lueur mourante du ciel, sa belle gueule d'Américain, cheveux drus et yeux bleus, se mettait à me fasciner, malgré sa crasse et son rire de démon. Mais je l'ai viré à 20h, sur un semblant d'encouragement, une étreinte rapide, une poignée de main presque désespérée. Je me suis couché, après son départ, sans parvenir à dissiper une certaine dose de malentendu, qui m'empéchait d'adhérer complétement à cette amitié que, malgré tout, je sentais nouvelle et équivoque. Mais que m'avait-il raconté, en deux heures de temps? Qu'il était devenu passif après avoir vécu avec une femme qui l'avait diminué, qu'il avait horreur des spectacles travestis, des boites de nuit, et de toutes les bondieuseries qui s'apitoient sur le sort des SDF, qu'il était capable de pleurer -qu'il le faisait souvent, qu'il aimait le hard-rock, les films d'épouvante, etc... J'ai oublié les détails résolument sexuels, étalés pour chercher à m'épater : un voyage à Brest avec un jeune mec, un autre à Dunkerque où un hétéro l'avait défoncé avec un sexe comme il n'en avait jamais vu de sa vie (?). Ce qui m'avait le plus intrigué, à la Forêt, c'était qu'il connaissait beaucoup de monde. Certains le saluaient, d'autres non -ce qui le faisait enrager et gueuler de plus belle. Mais surtout que ceux qui venaient lui parler étaient tous des jeunes et paraissaient vachement sympas. J'en étais resté bouche bée.
Chez moi, c'était surtout la tristesse de ses yeux bleus, comme noyés dans la mer.

Mais ce dimanche, en entrant chez lui, je retrouvais ce satané malaise, qui me tenaillait le ventre : d'abord le son, la sono impossible, qui envahissait tout, une gueulante incroyable, et lui, sa guitare électrique à la main, qui ne me voyait pas, moi figé en haut de l'escalier devant sa porte grande ouverte. Et puis le désordre, comme dans "Trash" de Morrissey, fringues partout, vaisselle entassée, un tohu-bohu de pièces détachées, d'ustensiles, de vêtements. Pas vraiment de saleté, mais un fourre-tout incohérent. Et lui, un peu plus propre quand même, mais avec un jean troué, et j'ai aussitôt remarqué qu'il n'arrêtait pas de se tripoter la braguette, avec une complaisance manifeste qui ne m'a pas vraiment excité. Non, ce qui m'énervait, c'était ce bruit infernal, ce rock tonitruant.
Il voulait que je reste, mais je ne voulais pas. Je lui ai dit que j'avais rdv à 20h. Il était 19h30. Il ne voulait pas rester seul. Il se faisait chier, tout seul, il n'avait pas le moral. Il a d'abord téléphoné à son beau-frère, chez qui il était allé bouffer la veille, mais manifestement le beau-frère ne voulait pas le revoir de si tôt. Alors il a téléphoné à un mec, qu'il avait vu ce midi, un certain Robert. D'après la conversation, ça se présentait plutôt mieux : le Robert était prêt à le recevoir chez lui. Le punch que je sirotais, en écoutant, me faisait du bien, me rassurait. Et puis, lorsque Jeannot a parlé de sadomasochisme à son interlocuteur, j'ai su qu'il s'agissait du Robert que je connaissais, et j'ai pris l'appareil pour lui parler. Mes neurones se sont mis à fonctionner avec beaucoup plus de satisfaction. Territoire connu : Robert, le footballeur, tête de dogue et cuisses en acier, superbe étalon au coeur de midinette terrassé par les coups de foudre répétitifs... J'ai fait du chantage à Jeannot : oublié mon rdv bidon, je voulais aller avec lui chez Robert. Pour ça, il me conduirait d'abord chez moi, où je prendrais deux DVD de cul pour que Robert puisse les repiquer, et ensuite on irait là-bas. Il s'en foutait, il était d'accord, du moment qu'il avait de la compagnie je pouvais même emmener ma chatte Maya!
On est parti, on a pris son chien qui le suit partout (Bézot, un croisé caniche-doberman -enfin je crois), on n'a pas pris Maya (non, non, elle n'avait pas envie) et on a retrouvé un Robert diminué physiquement, en arrêt de travail jusqu'à fin avril, renversé en vélo par une voiture, presque cloué sur sa chaise, côtes cassées, etc... Et aigri. Un peu plus que d'habitude. Mais je ne savais pas qu'ils se connaissaient depuis dix ans. On a regardé un DVD, j'ai pris des photos, j'étais mieux, un peu rassuré, mais Jeannot me regardait en coin, me surveillait, se méfiant sans doute, soupesant le pour et le contre, se demandant ce qu'il allait faire de moi, ce que j'allais lui apporter...Avant de partir, chez lui, je lui avais dit qu'il était "anarchiste" et il m'avait répondu "Non, anticonformiste!".
Je ne sais pas, j'ai du mal à y voir clair. Il y a en lui une brutalité négative qui me fait peur, et une tendresse à fleur de peau qui m'émeut. Et je ne sais pas laquelle de ces deux tendances va l'emporter, et faire pencher la balance.
(à suivre)

samedi 21 février 2009

Rétroviseur

Un voyage insolite
Ce matin à 7h, Luc est venu me chercher pour aller à Val-de-Reuil chercher un de ses amis qui sort de prison aujourd'hui. Nous nous sommes paumés, bien entendu, en cours de route (Luc n'est pas un mauvais conducteur mais il parle beaucoup et se soucie très peu des panneaux). Pendant le parcours j'ai demandé des détails sur l'ami en question. Marié, père d'un enfant, divorcé, condamné pour attouchements sur garçon mineur, et puis récidiviste. Passé près de 10 ans en prisons : Fresnes, Suresnes, Val-de-Reuil. Libéré aujourd'hui avec 3 ans de sursis. Bon. Nous devons le prendre pour le conduire chez sa mère, à Evreux. Mon imagination clignote entre OZ et Prison Break, alors que je sais très bien que la réalité n'a rien à voir avec ce genre de feuilletons.
Nous arrivons à 9h, il nous attend devant la prison avec... une femme et plein de bagages. Je suis surpris : pourquoi Luc a-t-il insisté pour que je vienne? Il m'explique que je suis son alibi, pour ne pas rester à Evreux trop longtemps. Je suis sceptique : alibi, garde-fou, témoin à charge? Pendant un quart d'heure nous entassons les bagages sur les sièges arrières de la voiture de Luc, et quels bagages! Des bouquins pour la plupart, et tous pornographiques. Je suis un peu largué, l'esprit troublé. Je reste assis pendant que Luc discute avec son ami, car il leur faut une autre voiture. Luc sort son portable et appelle un taxi. Pendant ce temps je regarde l'homme et la femme. Un couple ordinaire, parfaitement discret. Il n'a pas de tatouages sur tout le corps et elle n'a pas les cheveux rouges. Le taxi ne tarde pas à arriver, nous partons les premiers, ils nous suivent et nous dépassent ensuite pour pouvoir nous guider.
Nous voilà arrivés à Evreux, devant chez sa mère, derrière la gare. Une vieille maison, un jardin défoncé, et des voisins dont les bergers allemands sont omniprésents. La mère est une femme marquée, petite, au visage douloureux. On sort les bagages, on les entasse dans la chambre du fils. Mais la plus gênée, là-dedans, c'est la fille. Je ne sais pas qui elle est, et je ne le saurai pas. Luc n'était pas au courant qu'elle serait avec lui. Elle regarde autour d'elle mais ne parle pas. Nous n'en saurons pas plus. Il est 11h. La mère nous offre un café, pour nous remercier, mais Luc sort son alibi : MOI. Je dois être rentré au Havre pour midi ! Je suis rouge de honte. Je balbutie n'importe quoi et Luc me pousse dans la voiture. Je ne lui en veux pas, parce que c'est mon ami, mais tout de même! Une petite visite dans le centre d'Evreux me redonne un peu de courage. Je filme, je me calme. Nous partons. Mais Luc veut profiter de la voiture (en location pour la journée) et du temps libre pour visiter les églises de la campagne environnante. Je parlemente : puisque je ne suis plus un alibi, je veux rentrer au Havre! Je ne cède que pour l'église de Saint-Sebastien, parce qu'il paraît qu'il n'y a que trois communes en France qui s'appellent Saint-Sebastien.
Retour au Havre à 15h. Je ne sais pas pourquoi, je me sens vide et frustré, mais je n'ai pas envie de m'analyser le cerveau...

mardi 17 février 2009

Le masochiste (suite et fin)

1er octobre. Ce matin, BOF m'a envoyé un message qui n'a fait que me confirmer l'impression ambigue de notre entrevue ratée de mercredi soir. Je cite :

VOUS POUVEZ ME TEL DANS LA JOURNEE MAIS JE NE SERAI PAS SEUL ET AVEC BCP DE CLIENTS MAIS VOUS POURREZ ME PARLER ET ME DIRE CE QUI M'ATTEND CE SOIR COMME SEVICES PUNITIONS ET UTILISATIONS CE SERAIT TRES EXCITANT CAR JE NE POURRAIS PAS VOUS REPONDRE ET SERAIS ENTOURE DE CLIENTS VOIRE GENANT CAR CELA PROVOQUERAIT EMOI ET ERECTION...

Et pourquoi pas un haut-parleur dans la salle de réunion, avec des Japonais et des Américains en mal de branlette?
Donc j'en venais à me demander s'il ne se foutait pas de ma gueule.
Mais ce soir, vers 21h, il m'appelle car il part de Deauville et prend le pont de Normandie pour venir me voir. Ensuite, par téléphone, je le guide jusqu'à chez moi. Il est 22h. A peine entré, je le cerne, lui retire sa veste, lui attache les mains derrière le dos. De la même taille que moi mais plus costaud, torse bombé et poilu, tétons enflés. Ses yeux remplis de désir, de soumission, je vérifie que son sexe est tendu, long et dur. Je le guide jusqu'au salon. Je le mets à genoux sur le divan, pantalon baissé, fesses nues que je frappe avec sa ceinture. Je le remets debout, m'occupe de son sexe. Il jouit presque aussitôt, debout, gémissant, tandis que j'enfonce un doigt dans son anus étroit.
Il s'assoit près de moi, pantalon baissé, pantelant, et pendant une heure, confiant, il me raconte ses péripéties amoureuses. Marié pendant 10 ans. Travaillant dans la publicité, et puis le mariage étant un ratage complet, séparation et nouveau job, dans le tourisme cette fois. Plusieurs maîtresses et ras-le-bol des femmes, mais sans jamais avoir éprouvé une quelconque attirance pour l'homosexualité. Et puis, au cours d'un voyage, dans un bar d'hôtel, un mec avec qui il sympathise jusqu'à l'accompagner dans sa chambre pour tenter l'expérience. Bonjour la pédérastie, mais pas tout à fait la voie royale. Alors, autant se brancher sur un site gay. Et puis...et puis...il me reparle des accessoires qu'il a amenés avec lui, mais je ne veux pas jouer le grand jeu tout de suite. Son sexe s'est redressé. Je lui enferme les tétons, je les mordille et je le masturbe. Debout, tendu, il éjacule. La carpette est pleine de taches. Il est 23h30, il faut se séparer. Il voudrait bien rester, mais pour une première rencontre je trouve ça prématuré : quelle gueule aurons-nous, à 5h du matin? Je connais la mienne, mais la sienne? Bon, il s'en va. Il semble heureux, je le crois sincère. Attendons confirmation....

5 octobre. 9h, coup de téléphone de BOF. Il m'annonce qu'après notre petite séance il est allé voir son psy, qu'il lui a raconté notre aventure et que, ayant réalisé son fantasme, son psy lui a confirmé qu'il n'avait plus de fantasme, donc qu'il n'avait plus besoin de moi.
J'encaisse avec un sourire consterné.

lundi 16 février 2009

Le masochiste

Le rêve
22 septembre. Ce matin, à 4h, j'ai rêvé de mon ancien chef. Ce n'était pas le même bureau, mais un grand bureau assez anonyme, avec une immense table au milieu. Mon chef tournait autour de ses employés, les espionnait. Moi, je rangeais le courrier, je le triais, et j'étais assez énervé. Et puis une fille est entrée et m'a donné un paquet. Il y avait écrit dessus "La maîtresse du Chef" et elle m'a dit : "C'est à porter!" et moi j'ai répliqué : "Je ne suis plus coursier!". Mon chef s'est écrié, pour me faire chier : "Si! Tu es toujours coursier!". Je me suis engueulé avec lui jusqu'à ce qu'une autre fille, assise à la table, confirme "DaZou a raison, nous avons un nouveau coursier". Et moi : "Qui ça? On ne me l'a pas présenté!". Et la fille : "C'est Robert Machin". Je me suis assis, excédé, en disant : "J'en ai marre de ce bureau de merde!". Alors un mec, qui était assis à la table, s'est levé. Calmement, lentement, il a dit à mon chef : "Au fait, Monsieur, il faudra que vous me donniez vos dates de congés" et, toujours aussi calme, il s'est approché de moi et il m'a tendu la main. Nous nous sommes regardé dans les yeux, je lui ai serré la main, et j'ai compris que c'était lui, le nouveau coursier. Et je me suis réveillé.
J'ai trouvé ce rêve très con.

Le masochiste
24 septembre. Sur mon répondeur, un certain BOF, qui me laisse son numéro de portable et me précise qu'il désire "être soumis".
Je l'appelle à 9h. Il est en réunion, il me rappellera vers 11h. Mais à 10h il m'appelle pour m'expliquer qu'il est sur Paris, qu'il est en pleine conférence, qu'il doit y passer la journée, qu'il me rappellera le soir ou le lendemain. Il habite Evreux, je crois.
25 septembre. N'ayant pas de nouvelles de BOF j'ai décidé de le relancer. Au téléphone, il m'annonce qu'il ne pourra me contacter que vendredi prochain, c'est-à-dire dans une bonne semaine. Ca ne me plaît pas du tout. Je lui balance un mail où je lui affirme que je lui lierai les mains dans le dos, que je lui baisserai son froc, que je le fesserai et que je lui enfoncerai un gode dans le cul. Il a tellement aimé qu'il m'a envoyé 8 messages pour me dire qu'il serait mon esclave, que je pourrai faire ce que je voudrai de lui.
27 septembre.BOF m'a téléphoné ce midi. Sa voix est douce. Il me dit complétement obsédé par ce que je lui ai écrit, et il attend avec impatience notre rencontre, qu'il a prévue mercredi soir, dans deux jours. Pour me détendre un peu je suis allé voir Martine, à 19h. Elle m'a paru sacrément fatiguée. Elle a eu sa première séance de rééducation, ce matin, après le retrait des broches de son bras, suite à son accident d'escalade, et apparemment ça lui a fait un choc, aussi bien physique que moral. Du côté sentimental, ce n'est pas non plus l'idéal, au point qu'elle envisage de se désinscrire de Meetic. Dimanche, elle a reçu David, le mec de Saint-Ouen. Et là encore, elle a dû déchanter. Ils sont allés bouffer à Deauville, foie gras et cie, mais il paraît qu'il n'arrêtait pas de la tripoter, il lui mettait la main dans les cheveux, il la cajolait. Elle l'a emmené chez elle et quand il a vu sa chambre, il s'est écrié : "C'est la chambre de ma princesse!". Comme il est plus petit qu'elle et qu'il est chauve, elle éprouve un sentiment de frustration. Mais peut-être est-ce dû au fait qu'elle n'est pas en forme depuis son accident....
29 septembre. Bien entendu, BOF n'est pas venu. Je l'ai attendu toute la journée et puis, à 22h, je l'ai appelé sur son portable. Il semblait soulagé de m'entendre. Il m'a dit qu'il était encore à Paris et que s'il venait me voir, ce ne serait pas avant minuit. Quand je lui ai demandé pourquoi il ne m'avait pas prévenu, il m'a répondu qu'il avait "effacé" mon n° par mégarde. Effacé? J'hallucine! Je lui avais écrit mes coordonnées. Et puis, au téléphone, deux indices m'alertaient sur sa mauvaise foi. D'abord, il rigolait, et puis quand je lui ai dit : "Tu es sûr de vouloir venir me voir?" il m'a répliqué : "On n'est jamais sûr de rien!". Je lui ai raccroché au nez. Encore un type qui fantasme à mort dans ses mails mais qui se dégonfle lorsqu'il faut passer à l'acte!
(à suivre)

dimanche 15 février 2009

les amours de Martine (10)

13 août. Lorsque j'ai téléphoné à Martine, mercredi midi, elle était à l'hôpital.
Le week-end dernier, elle est allée faire de l'escalade à Fécamp, avec sa copine MiMi.
Ok. La dernière fois, c'était une course de rollers, et elle était tombée, se faisant mal au dos. Cette fois, elle s'est cassée le bras droit. Rupture des ligaments, elle en a au moins pour 3-4 mois. Je lui ai demandé si elle allait continuer à faire l'andouille avec cette pétasse. Elle a eu le culot de me répondre : "Qu'est-ce que tu veux, c'est ça quand on est SEULE !". Yes, ça m'a soufflé ! Depuis plus d'un an qu'elle a le privilège (oui, oui !) de pouvoir rencontrer des mecs de personnalités différentes, d'horizons différents, et.... rien, aucun résultat ! Et avec MiMi, ça marche... euh, enfin, ça doit être comme avec les deux autres rigolos : Edgard a mis le grappin sur Arnaud, alors que MiMi a fait main basse sur Martine.

16 août. Je ne sais pas si c'est parce que je suis en retraite, mais depuis plusieurs dimanches Jack me parle plus librement de son boulot, de ses patrons, de ses collègues. Il me parle même de sa future retraite, ce qui m'angoisse un peu : il n'a que 55 ans, et dans 5 ans moi j'en aurai 65, autant dire que là, vraiment, je commencerai à être vieux!
D'autant plus que hier matin, Luko m'a tenu la jambe une demi heure au téléphone avec ses problèmes d'ordinateur, d'internet et de santé. Entre son biceps pourri et ses reins couverts de kystes, j'ai eu droit au bilan total de ce qui m'attend peut-être (Luko a 67 ans, je crois). Fuck ! Et dire qu'en ce moment je me tartine tous les soirs les épisodes de Six Feet Under ! Je devrais peut-être laisser tomber ce feuilleton et me mettre à la chirurgie esthétique avec Nip/Tuck....

samedi 14 février 2009

les amours de Martine (9)

6 août. A partir de quel moment une liaison devient-elle pornographique?
Jeudi matin, Martine m'a téléphoné. Elle a rencontré son beau yachtman. Il est venu au Havre mercredi soir, et ils sont allés au restaurant. Elle se met aussitôt à me tanner au sujet de l'âge du capitaine. Elle prétend qu'il n'a que 45-46 ans. Sur sa fiche, il a mentionné 51 ans. Pourquoi voudrait-il se vieillir? Je trouve ça, si c'est vrai, un peu stupide! Ensuite, elle me baratine grave : il lui plaît, elle lui plaît, si elle l'avait voulu il l'aurait baisée le soir même, il a du fric, des maisons, des copines, etc.... Du calme, Martine, de toute façon il faudra bien que tu y passes, alors!
Justement, elle m'annonce qu'il va venir la chercher dans l'après-midi en bateau, et qu'il l'emménera à Luc-sur-mer, son port d'attache, où ils passeront la nuit (chez lui, ou dans son bateau?).
Oui mais voilà, jeudi soir elle me rappelle, à 20h30, et elle m'appelle du Havre. Il est bien venu en bateau, elle est bien montée dans son bateau, mais il n'y a pas eu de voyage en bateau. Tout ça parce que, dès qu'elle aurait mis le pied sur son bateau, il se serait jeté sur elle ("comme une bête" précise-t-elle). Il avait les yeux brûlants de fièvre et il bavait. Il lui a enfoncé un doigt dans le cul et il a voulu la sodomiser. Sans capote. Il n'avait pas de capote. Elle a fait un bond en arrière. Elle ne comprenait pas. Un type qui a du fric, des maisons, des nénettes, et qui n'a pas de capotes! Elle a essayé de lui parler, tout en le branlant de la main droite : "Ne pourrions-nous pas faire plus amplement connaissance avant de concrétiser?". Mon cul! Il était complétement hors de lui. Alors elle a quitté le bateau, très, très fâchée. "A un moment, m'a-t-elle avoué, j'ai eu vraiment très peur. J'ai bien cru qu'il allait me frapper!". Il lui a dit qu'il allait retrouver une copine à Deauville, et qu'il l'appellerait pour qu'elle vienne les rejoindre au restaurant. Oui, mais à 20h30 il n'avait pas toujours appelé, et elle en avait gros sur la patate.

vendredi 13 février 2009

les amours de Martine (8)

15 juillet. De nouveau, tout s'est précipité. Et très vite. La ronde continue.
Oublié, le mec de Nancy, voilà que David, de Saint-Ouen, s'est enflammé pour Martine.. Lui, au moins, il a consenti à se déplacer, et tout de suite!
Mardi, au bureau, on a décidé, Martine et moi, de mettre le paquet. Elle lui a envoyé un mail le prévenant : "Je suis très féminine, je tiens à te prévenir que j'aime me maquiller, etc...". Tout ça parce qu'un type du Havre, qu'elle avait rencontré la semaine dernière, et qui travaille au Port Autonome, lui avait dit qu'elle était trop "pouët-pouët" pour lui. "Qu'est-ce que ça veut dire, "pouët-pouët"? me crie-t-elle dans l'oreille. Parce que je prends soin de moi? parce que je me teins les cheveux? parce que je fais attention à ma ligne et à ma tenue? Qu'est-ce qu'ils veulent, tous ces connards? On se casse le cul pour leur faire plaisir, et ils vous balancent leurs réflexions de merde!".
David a répondu aussitôt qu'il viendrait la voir au Havre pour le 14 juillet.
Il est donc venu hier. Il n'est pas grand (1m65), il est chauve, mais il est excité. Il n'a pas arrêté de la "tripoter", il est dingue d'elle, il l'appelle " Ma princesse!" et il va revenir la voir. Elle plane.

David est trop pressant, David est trop petit : Martine a l'habitude de mettre des talons hauts, pas question de s'en passer pour lui. Il n'arrête pas de la tripoter, elle ne voit que son crane lisse et rond. Il veut tout le temps venir au Havre : "Appelle-moi le matin, dit-il, et je rapplique aussitôt". Elle n'a pas envie d'aller à Saint-Ouen.

1er août. Message de Romain : "Bonjour. J'arrive faire escale, retrouvez-moi au port" . Pseudo : JoJoBoy, 51 ans. Martine répond illico :
"De quel port parlez-vous, mon ami inconnu qui se cache et qui ne veut rien révéler de ses intentions? Dépêchez-vous si vous voulez m'atteindre, je suis bientôt en vacances. Je ne suis pas encore attachée, mes liens sont libres. Qu'attendez-vous pour vous faire connaître? La mer est encore calme. Envoyez-moi un mail à mon bureau avant qu'il soit trop tard".
La réponse suit, ainsi que des photos. Le choc! Non seulement il est bien foutu, mais en plus il a un bateau.
"Chère Martine. Vous êtes adorable. Je vous remercie pour votre sympathique réponse et, comme vous le remarquerez, je ne perds pas de temps! Mon port d'attache est Luc-sur-mer. Comme la mer est calme, je peux venir vous enlever à partir de mercredi ou de jeudi prochain. Je dois faire un bref voyage à l'étranger jusqu'à mardi. Je vous joins mon numéro de portable. Bisous, Romain".

mercredi 11 février 2009

les amours de Martine (7)

Je serais curieux de connaître le pourcentage de couples qui ont réussi à fonder une relation durable grâce aux sites de rencontres.
Martine, pour sa part, n'arrive toujours pas à concrétiser une véritable liaison avec quiconque. Les mecs du Havre sont trop jeunes, et les autres mecs sont trop loin.

11 juillet. Elle s'est entichée d'un type de Nancy, Pierre-Jean, ex-flic de 56 ans, qui lui a envoyé des photos (où il a l'air très con) et qui a quelque peu sympathisé avec moi, vu que je suis son collègue et que je pourrais peut-être mieux le renseigner sur ses goûts, ses désirs, etc.
Oui mais voilà... la semaine passée, ils n'ont pas arrêté de s'envoyer des mails, et de se téléphoner. Jeudi midi elle était très excitée, et jeudi soir très énervée : ils avaient échangé cinq ou six messages dans la journée. Je lui ai dit "T'en fais pas, ça va pas durer".
Vendredi midi, elle me téléphone chez moi. Elle ne comprend pas. Il lui a envoyé un mail, au bureau, où il lui dit qu'elle est trop "ménage", qu'elle est trop "sophistiquée", qu'il a réfléchi...
Alors je lui demande ce qui a provoqué chez lui une telle remise en question. Elle m'avoue que jeudi soir, après leurs nombreux échanges médiatiques, ils ont pris le phone en main pour se rapprocher vocalement. Et l'ancien flic lui a parlé de son ancienne femme, qui était nulle en ménage mais très forte en baisage. Martine s'est sentie quelque peu déroutée et pour le moins déboussolée. Elle m'a parlé de ses placards qui n'étaient pas "si bien rangés que ça". Une histoire de dingues. Pourquoi a-t-il parlé de son ex-femme, pourquoi a-t-elle parlé de ses placards? Mystère. Toujours est-il que : rideau. Plus de contact. Sans doute a-t-il rencontré une autre femme plus près de chez lui, et cherche-t-il un prétexte pour reléguer Martine à l'arrière-plan. C'est bien possible. Attendons lundi pour avoir ou non confirmation.

Tout celà est très nébuleux. Martine ne tient pas de fiches de ses prétendants. Elle vit dans un cercle très fermé avec ses enfants et ses copains-copines sélectionnés. Elle se sent protégée dans ce cercle, même si elle voudrait le rompre pour vivre une autre vie, avec un homme.
Je me souviens d'un type de Nice, retraité, qui lui avait proposé de venir chez lui quelques jours. Il jouait de la guitare, il lui avait envoyé une petite chanson marrante, elle avait fantasmé quelque temps : elle pourrait l'épouser, prendre sa retraite, quitter Le Havre, se réchauffer au soleil d'un mari bon enfant, pas compliqué. Mais elle l'avait trouvé trop terne, pas assez exaltant, et elle l'avait laissé tripoter sa guitare tout seul.

les amours de Martine (6)

1er juin. Martine est allée à la répétition générale, mercredi soir. Elle a rencontré celui qu'elle appelle "le Gitan" (Emmanuel) parce qu'il a les cheveux longs et qu'il porte une espèce de chapeau qui irait bien à un des personnages de "La Bohème". Bref, ce ne fut pas vraiment le coup de foudre.
Au concert, le lendemain, le Gitan est resté très "distant" alors qu'Arnaud présentait chaleureusement Martine à sa mère, présents dans la salle. Martine, parait-il, était éblouissante. Peut-être le Gitan a-t-il eu peur, toujours est-il que, voyant son attitude peu encline à la communication, elle s'est sentie humiliée et n'a même pas osé aller lui parler. Ensuite, elle a bêtement refusé l'invitation d'Arnaud à rester, et elle est repartie au Havre.

Que s'est-il passé exactement? Sans doute Martine a-t-elle réussi à "recapter" l'attention d'Emmanuel, car elle m'annonce vers 10h, au téléphone, qu'elle a rdv avec lui à 15h à Dieppe.
Moi, ce midi, je dois recevoir Arnaud et son nouvel ami, Edgard, mais Edgard arrive seul, car Arnaud déjeune chez sa mère et ne viendra nous rejoindre que pour le café. De bizarrerie en bizarrerie, alors qu'Edgard, au milieu du repas, me raconte ses nouveaux fantasmes, Martine débarque. Super-maquillée et super-fringuée, elle entre en s'écriant "Où est mon Arnaud? Je veux voir mon Arnaud!" et elle tombe sur Edgard qui, aussitôt, l'enveloppe dans sa conversation farfelue sur ses glorieuses années parisiennes où il a vécu 13 ans (?) avec une femme qui n'arrêtait pas de se pomponner toute la journée! Martine, comme d'habitude, prend la pause, sourit, mais elle ne pense qu'à son prochain rdv. D'ailleurs, elle ne tarde pas à nous quitter, et nous reprenons notre repas, Edgard et moi. Quand Arnaud rapplique, très excité, c'est justement pour nous révéler combien sa mère fut éblouie par Martine, le soir du concert, au point de vouloir la considérer comme une brue parfaite pour son volage fiston!...

Je ne saurai jamais ce qui s'est réellement passé, ce jour-là à Dieppe. Je crois que La Musique s'interposa en tant que maîtresse officielle au milieu du duo Martine-Emmanuel. Des regrets? Quelques mois plus tard, le Gitan osa demander des nouvelles de mon amie. Elle ne lui répondit pas.

mardi 10 février 2009

les amours de Martine (5)

27 avril.
Cédric à Martine :
"Si ça se passe mal avec toi, c'est entièrement de ta faute. Moi, je suis tout à fait normal, mais c'est toi qui crée un climat de méfiance qui me met mal à l'aise vis-à-vis de toi".
Fin de l'idylle?

8 mai. Même si je prétends connaître assez bien le mécanisme des comportements humains, j'ai quelquefois du mal à admettre les réactions de certains "people".
Depuis plus d'une semaine, Martine essaye de conquérir un mec de Neuilly. La cinquantaine, bonne situation, bon physique et surtout grand sourire very sympathique. Non, pas un Don Juan, pas un PDG en costume, mais un bon vivant, un qui aime la vie et les femmes... Et puis paf! plus de contact, plus de téléphone portable, paraît-il... et puis paf! plus de fiche sur Meetic. Adieu, photos sympas et description alléchante. Hier, Martine m'a enfin donné les clés de l'énigme.
Donc le mec se servirait de Meetic pour racoler. Il contacte des femmes, il les emmène à Neuilly dans un café qu'il connaît, et puis il les emmène finir la nuit chez lui (peut-être avec des copains). Donc quelqu'un a signalé à Meetic qu'il se servait du club de rencontres pour se faire des copines et fonder son propre club, en quelque sorte, au détriment de Meetic. D'où réaction violente du site et refus de garder un individu si "machiavélique" en son sein. Mais le beau mâle a aussitôt réagi, et d'une façon très violente. Passons sur les détails : il a réussi à se faire ré-inscrire quelques jours plus tard.
Martine est tombée amoureuse et... il doit aller la chercher à 12h à la gare Saint Lazare mercredi prochain. Tout un programme. Elle n'arrête pas de penser à lui, il lui a téléphoné à minuit, il lui envoie des messages "Osez, Martine, osez!". Elle appréhende, elle espère, elle... elle a coupé tout contact avec les autres prétendants. Ce sera lui, ou rien d'autre.

25 mai. Tout s'est passé très vite, et pas tout à fait dans le bon sens, ni avec le bon mec.
Martine a pris sa journée de mercredi, elle a pris le train de 10h pour Paris. Mais, dans le train, il lui a téléphoné pour lui dire qu'il ne pourrait pas venir la chercher à midi à Saint Lazare, qu'elle devrait prendre le métro et descendre à Porte de Neuilly, où il viendrait la retrouver dans un bar.... Peu familière du métro, et pas du tout contente de la façon de faire du garçon, elle s'est tout de même rendue au bar en question, et l'a rencontré.
Physiquement, c'était presque parfait : un homme grand, fort, la cinquantaine sympathique. Mais il lui a annoncé qu'il avait un rdv et qu'il devrait la quitter à 15h. Elle lui a tout balancé à la figure : la journée qu'elle avait pris exprès pour le voir, le train, le métro, le bistrot. Il lui a alors proposé de lui laisser les clés de son appartement où elle pourrait l'attendre jusqu'à ce qu'il vienne la retrouver. Bien entendu, elle a refusé "Et si il rentrait, bourré, avec un copain, qu'est-ce que je ferais, toute seule, sans voiture? T'imagine?". Donc elle est retournée au Havre, très désappointée, mais avec la promesse que ce serait lui qui viendrait, le samedi suivant.
Le samedi il est bien venu au Havre, avec son chien (adorable, paraît-il) et ils ont déjeuné ensemble. Mais Martine n'était pas en forme ("J'avais mes périodes" me dit-elle). Est-ce pour celà qu'il est reparti le soir-même? En tout cas ce n'est pas bien grave car il y a déjà un nouveau soupirant en piste : Emmanuel, musicien, qui habite Rouen. Beau mec genre bohème, avec chapeau et moustache. L'énigme c'est qu'il sera à Sainte Adresse vendredi soir à l'occasion d'un concert. Dirige-t-il un orchestre ou est-il instrumentiste? Mystère. Hier, elle lui a envoyé un mail avec son numéro de portable. Il doit donc lui téléphoner pour qu'ils puissent convenir d'un rdv et pouvoir concrétiser.
Pour l'instant tous les espoirs sont de nouveau permis.

lundi 9 février 2009

les amours de Martine (4)

11 mars. Hier, mercredi, Cédric rentrait de Paris, comme d'habitude. Martine m' avait demandé de lui envoyer un message pour "intervenir" c'est-à-dire pour lui expliquer combien elle était devenue fragile à la suite de plusieurs échecs sentimentaux, et qu'il ne fallait pas la bousculer...
Il a lu mon message en rentrant et aussitôt, à 23h, il m'a répondu, non pas une fois mais 3 fois! Il voulait que je lui donne des précisions, et puis il voulait que je lui téléphone, et puis il préférait que l'on se voit.... Calmos! Je lui ai envoyé une longue lettre, ce matin, à 6h. Et puis au bureau il m'a téléphoné, vers 10h. Ce que je ne savais pas, c'est que Martine lui avait fait croire qu'elle serait en stage deux jours à Rouen, et qu'elle ne pourrait ni le voir, ni lui téléphoner.
Grosse connerie!
Jaloux et possessif comme il est, et de surcroit au Havre à ne rien foutre sinon uniquement penser à elle, elle aurait dû se douter qu'il ferait une enquête! Heureusement je suis resté prudent et lui ai conseillé d'être patient. OK, il s'est un peu calmé, mais à 14h il a remis ça : "Martine m'a menti, elle n'est pas à Rouen, elle a déplacé sa voiture ce midi!". Que dire? Lorsqu'elle est descendue me voir, je lui ai fait comprendre qu'il fallait absolument qu'elle efface la connerie du stage à Rouen. "J'ai des indices, m'a-t-il dit. J'aurais pu faire un bon flic. Si elle m'a menti je ne pourrai plus jamais lui faire confiance, et ce sera fini!". Bien entendu, elle est montée sur ses grands chevaux : "Très bien, m'a-t-elle dit, je vais lui téléphoner à 17h et je lui dirai que je suis revenue de Rouen ce matin, et que le stage a été écourté". Connerie pour connerie, pourquoi pas? Moi, je m'en fous, demain je ne travaille pas, il ne pourra pas me téléphoner au bureau. A moins que... indice après indice, il me repérera dans l'annuaire et toc! il débarquera chez moi avec son revolver! Putain, ça va être ma fête! J'ai peur !!!!

samedi 7 février 2009

les amours de Martine (3)

2 mars. Hier, j'avais prévenu Martine, dès 9h, que Cédric du Havre allait lui laisser un mot sur son ordinateur de bureau. Elle descend, la tronche ébahie : non seulement il lui a laissé un mot, avec ses numéros de téléphone, mais il lui a envoyé les deux photos de lui et également la photo d'une rose. Ca y est! Martine est de nouveau amoureuse. Pourvu que ce soit enfin le bon! C'est vrai qu'il a tout pour plaire. En plus il semble déterminé. Il est à Paris et il rentre au Havre mercredi soir. Entre temps ils vont avoir l'occasion de se téléphoner pour mieux se connaître et fixer un rdv.

5 mars. Hier, Martine était dans tous ses états. Elle a bien rencontré Cédric mercredi soir, et ce fut tout le contraire de sa rencontre avec l'autre havrais. Autant celui d'avant parlait peu et n'osait pas la regarder en face, autant celui-là débordait de gestes, d'attentions, de paroles, au point que la pauvre ne savait plus quoi penser. C'est vrai que c'est déroutant, un type que vous rencontrez pour la première fois et qui vous déclare que vous êtes la femme de sa vie sans vous connaître, rien qu'à travers deux photos et quelques messages.

8 mars. En écoutant Martine me parler de ses trois jours avec Cédric, je revoyais presque les mêmes sensations que j'avais éprouvées avec Arnaud, la première fois que, pour lui faire plaisir, j'étais allé passer la nuit chez lui : je n'avais qu'une hâte, me retrouver chez moi, et c'est ce que Martine a ressenti après une nuit passée avec un mec qui cherchait avant tout à l'étouffer, à la posséder dans son monde à lui. Elle me dit que c'est "vieillot" chez lui, et moi je traduis "Je n'aime pas ce type". En plus il a le même défaut qu'Arnaud, il déborde d'affection mais il n'arrête pas de parler. Il cause, il cause! J'étais écroulé de rire quand elle m'a dit qu'il lui avait fait tout un cours sur cette "sale manie" qu'ont les femmes de se faire sodomiser par les hommes! "Heureusement que tu ne lui as pas parlé de la double pénétration!" lui ai-je lancé entre deux éclats de rire.
Non, elle ne l'aime pas. Il essaie de lui imposer sa loi. Heureusement encore qu'il travaille 3 jours à Paris, celà permet à Martine de respirer. Il la bombarde de SMS, de messages musicaux, il lui a envoyé un poème, il n'arrête pas de lui dire qu'il l'aime, qu'il ne peut plus vivre sans elle... Elle est émue, mais au fond d'elle elle se doute bien que cet élan de folie va s'atténuer. Déjà, samedi prochain, elle est invitée chez des amis et elle compte bien y aller sans lui. Je lui dis que c'est dangereux : il va se vexer. Toute cette histoire est très, très mal partie...

vendredi 6 février 2009

les amours de Martine (2)

17 février. Hier soir, 19h, chez Martine, avec Arnaud, qui veut la conseiller sur l'achat d'un nouvel ordinateur.
Arnaud, toujours aussi à l'aise chez les gens, incroyable de baratin! Le courant passe aussitôt entre lui et Martine. Celle-ci, très enthousiaste, très en beauté dans son nouvel appartement, superbement aménagé : pas un grain de poussière, meubles blancs et papier peint vieux rose, tous harmonieux. Je dois dire que je suis vachement impressionné par la beauté de Martine (58 ans quand même!), beauté mise en valeur, chez elle, par l'écrin de son intérieur. Arnaud lui aussi est sous le charme, à tel point que, dans la voiture, lorsque je lui demande comment il a trouvé ma copine, il me répond, fasciné "Ta copine? Mais c'est un vrai canon! Elle est super bandante!" et moi je réplique "Ok! Je suis d'accord, mais alors dis-moi un peu comment ça se fait qu'elle ne trouve pas de mec?".
En fait, la réponse, je la connais un peu : parce qu'elle a la trouille. Elle s'est tellement fait piéger, avec son ex-mari et son ancien Jules, elle en a tellement pris plein la gueule que maintenant, à chaque nouvelle rencontre, elle est assiégée par le Doute, et c'est ce foutu Doute qui, en face d'un nouveau mec, lui fait faire deux pas en arrière quand elle en a fait un en avant. D'ailleurs elle l'a reconnu elle-même, hier soir, devant Arnaud. En montrant les 3 fiches des 3 gars qu'elle a contactés samedi dernier sur Meetic, elle s'est écriée "Regardez ce que j'ai reçu! L'un d'eux est marié, l'autre est chauve, et le troisième est beaucoup plus jeune que moi! Qu'est-ce que vous voulez que je fasse avec ça?".

20 février. Mercredi, Martine avait rdv avec David, un mec du Havre. Photos, messages, coups de fil, elle avait tout en son pouvoir. Quand elle est arrivée au bureau, à 14h (elle avait rdv à 17h, dans un café) j'ai tout de suite compris qu'elle avait encore sacrifié à son péché mignon : "3 couches de peinture" comme dirait M.C. Rien que pour les yeux : noir pour les cils, mauve pour les paupières supérieures, et vert pour les paupières inférieures. Le lendemain, elle m'a annoncé que ça ne s'était pas bien passé. "Je ne sais pas s'il est timide, m'a-t-elle dit, mais il ne m'a jamais regardée en face". Timide? A 50 ans passés, après un divorce... Non, je ne crois pas. Je pense qu'il a été surpris de se trouver devant une femme extrémement sophistiquée. Et de fait, dans la journée, elle a eu un mail de confirmation sur son écran de bureau : "Ravi d'avoir fait ta connaissance, mais je ne donne pas suite. David".

jeudi 5 février 2009

les amours de Martine (1)

Message de Martine, le 16.12. Elle me demande accord pour recevoir sur mon e-mail des renseignements concernant son jeune amant, Brice. Je n'ai rien compris mais j'ai accepté.

22.12. Reprise du travail. Un peu stressé mais bien dormi. Martine recommence à me tanner avec son Brice. Il devait partir du Havre, il n'est pas parti. Il veut l'épouser mais il ne veut pas quitter sa copine. Il parait qu'il envoie la photo de ses fesses et de son sexe à tout le monde sur le Net.
Quant à sa soirée de mercredi avec son neurologue-parisien-marié, ce fut encore un échec. Bien sûr, il lui a payé le resto mais il n'arrêtait pas de se moucher et il reluquait l'état permanent de son mouchoir en plein repas. Bien sûr, il a passé la nuit avec elle, mais comme il était enrhumé il avait le nez bouché et n'arrêtait pas de ronfler. Pour terminer, il n'est pas terrible physiquement, et il se baladait dans la chambre avec son préservatif tendu sur sa bite.
Au fait, il paraît que Brice ne met jamais de préservatif!

24.12. Martine revient me parler de son Brice. Elle sait désormais qu'il passe son temps à envoyer des messages d'amour à toutes les filles du Net (avec la photo de ses parties intimes à l'appui). Je lui dis que maintenant qu'elle a la preuve qu'il se fout d'elle, elle n'a plus de raisons de continuer à se faire humilier...eh bien non! elle en veut encore. Je lui explique que pour moi l'affaire est close et que je ne veux plus en entendre parler.
Je me couche, énervé, et m'endors mais à minuit trente, coup de téléphone. Je me réveille en sursaut. Je pense aussitôt à Martine, mais non! c'est André B.. Il me demande si je suis couché!!! Il me dit qu'il a pensé à moi en regardant la messe de Noël à la télé!!! N'importe quoi! Je le remercie pour cette pensée divine et je raccroche. Quelle andouille!

31.12. Un temps d'arrêt. Martine est malade, elle n'était pas là vendredi (26). Je suis monté jusqu'à son bureau et, avec l'aide de Jocelyne, j'ai supprimé le message (cruel) que je lui avais envoyé au sujet de Brice et qu'elle n'avait pas lu. Inutile qu'en son absence quelqu'un d'autre tombe là-dessus....

mardi 3 février 2009

Rétroviseur

Dimanche 16 février 1992
Etrange face à face, ce midi sur Canal, entre Denisot et Pialat.
Je n'aime pas les films de Pialat mais le bonhomme, qui passe rarement à la télé, était en confiance face à Denisot et c'était assez instructif de l'écouter parler, même s'il mesurait ses paroles, pour ne pas se laisser emporter.
Trois temps forts : lorsqu'il a avoué que ses parents ne s'étaient pas occupés de lui et qu'il en avait ressenti de la rancoeur (de la haine?). Cela pourrait expliquer son insatisfaction perpétuelle, ce manque, ce vide qu'il ressent lorsqu'il ne tourne pas. Ensuite (et ce fut le moment le plus fort) sa haine de Coluche, brusquement étalée devant un Denisot interloqué, surtout lorsque l'on sait que Denisot adorait Coluche et -en plus- cette haine venait justement d'une réunion où assistaient Denisot - Coluche et Pialat. Certainement que lors de cette rencontre (avec d'autres personnes) Coluche en faisait des tonnes avec sa "grande gueule" (dixit Pialat) et que ce dernier se sentait à l'écart. En tout cas, vu la tête de Denisot en l'entendant relater cet incident, le présentateur ne s'était pas aperçu ce jour-là de l'irritation de Pialat, tellement il devait être fasciné par son ami Coluche.
Enfin, troisième point fort, lorsque Pialat, en fin d'émission, s'aperçoit, au vu d'un dessin de Wolinski (le dernier) que tout ce qu'il vient de dire durant trois-quart d'heure n'aura servi à rien puisque, malgré toutes ses protestations, le dessinateur le résume tel que sa légende a toujours voulu le montrer : comme le cinéaste le plus chiant de toute la confrérie française. Très instructif - comme quoi lorsqu'on vous colle une étiquette, vous la conservez pour la vie.

Poésie

L'autre jour j'ai expliqué à Eric que j'essayais de ne plus me masturber pour donner à mes rêves érotiques plus de consistance (j'en ai encore fait un superbe dans la nuit de dimanche à lundi). J'appelle ça du mysticisme. Il s'est bien foutu de ma gueule et il m'a dit que lui, au contraire, il se "tirait sur la queue" (sa façon à lui de traduire le mot "masturbation") le plus souvent possible pour avoir la paix de ce côté-là, étant donné qu'il avait d'autres emmerdements par ailleurs.
Très poétique, tout celà.