samedi 30 août 2008

Lady Macbeth

On connaît le Macbeth de Shakespeare, et l'opéra de Verdi qui en découla. On connaît moins la Lady Macbeth de Chostakovich. Pourtant, les déboires qui suivirent sa création méritent amplement le détour.
Créée à Léningrad le 22.01.1934, puis à Moscou, elle connut un succès éclatant jusqu'à ce que, en 1936, Staline se décida à l'aller voir. Très fortement choqué par les excès "hystériques" de l'héroïne et de la musique, il fit pression pour que le Parti Communiste en prononce l'interdiction.
Ce ne fut qu'en 1963 qu'elle réapparut, sous un nouveau nom "Katerina Ismailova" et un remaniement, effectué par Chostakovich lui-même, afin de la rendre moins agressive.
Cependant, Staline n'étant plus là, Rostropovich, qui était parti de Russie avec sa femme et avec le manuscrit original, put l'enregistrer à l'étranger d'une façon définitive et éclatante avec Galina Vishnevskaya, Nicolai Gedda et l'orchestre philharmonique de Londres.
C'est cet enregistrement que Petr Weigl mit en images en 1992, dans une version cinématographique dont la violence sexuelle est à la limite de la pornographie. Les deux acteurs (Markéta Hrubeÿova et Michal Dlouhy) qui doublent les voix des interprètes possèdent des physiques qui laisse le couple Pitt-Jolie à l'horizon de la fadeur. Il y a notamment une scène où une des servantes se fait agresser par une dizaine de mâles (dont le jeune héros), nus et en chaleur, qui mériterait aujourd'hui l'interdiction aux moins de 16 ans...
Lady Macbeth de Mzensk est donc, désormais, largement réhabilitée, et ce n'est que justice.

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