vendredi 30 janvier 2009

Préservatifs

J'ai fait un rêve étrange, mais explicable.
Je me suis réveillé à 3h parce que Maya refusait de faire ses besoins dans une litière sale. Et je me suis rendormi. J'étais dans une grande pièce avec des gens assis à des tables, genre période de stage. Je m'emmerdais et je me faisais engueuler parce que je me levais, j'ouvrais la fenêtre, je faisais mes commentaires, etc... Finalement, je suis sorti de la pièce, je me suis retrouvé avec Joelle et voilà qu'on essaie de faire l'amour dans une autre pièce. Elle était couchée sur moi, j'essayais de la pénétrer mais nous étions tout habillés. Elle n'arrêtait pas de se foutre de moi : "Tu n'y arriveras pas! Tu n'y arriveras pas!". Finalement je n'y suis pas arrivé et je me suis relevé pour changer de pièce. Je me suis retrouvé avec des mecs. J'en ai pris un par le bras et je l'ai entraîné dans un coin pour lui faire une fellation. Mais même topo : il avait gardé son jean et je m'activais à travers son froc. Je sentais juste son sexe sous l'étoffe.
En me réveillant, je me suis trouvé vachement sceptique, et puis j'ai compris : la veille, j'avais vu à la télé une pub sur le sida et les préservatifs.

Une femme épatante

Certains disent qu'elle est une "icône", d'autres qu'elle est franchement insupportable.
En tout cas on ne peut lui reprocher sa singularité. Elle tranche dans le vif comparée aux autres femmes politiques.
Un nouveau livre lui est consacré, un livre de dialogues avec une journaliste de France Inter, et ce livre "Femme debout" qui n'est pas encore paru chez Denoel, mais dont plusieurs extraits sont déjà dans certains magazines et sur le Web, fait tâche d'encre par rapport au langage habituel des autobiographies nombriliques.
Ségolène Royal est parfois maladroite dans sa mise en valeur médiatique, mais elle pense vrai, avec une réflexion qui se fonde sur une observation des personnes qui l'entourent ou qu'elle cotoie, mûrie par l'expérience. Déballage, diront certains, réglement de comptes, diront d'autres. Le machisme ambiant voudra la descendre en flêche en critiquant chaque phrase de ce livre... mais les femmes? Si elles sont sincères, si elles sont intelligentes, comment pourraient-elles douter de cette extraordinaire force qui pousse Ségolène Royal à vouloir s'affirmer, à vouloir se propulser en avant pour des idées nouvelles, des constructions possibles en dehors du ron-ron habituel?
Parce que c'est là que se trouve le problème. Est-ce qu'en France on a vraiment envie d'avoir une femme qui veuille imposer sa différence?
Femme d'exception aujourd'hui, pourra-t-elle devenir demain une femme exceptionnelle?

mercredi 28 janvier 2009

Incidents techniques

Vendredi soir, veille d'un week-end de 3 jours, je suis allé à Connexion avec Jack acheter une nouvelle télé super-stéréo. Jusque là tout va bien : vendeur compétent, télé physiquement magnifique. Mais une fois chez moi, délesté de l'ami Jack retourné à la campagne (de toute façon je ne voulais pas l'emmerder avec ça, et puis je m'étais dit : si avec 3 jours de week-end je n'arrive pas à programmer ma télé, c'est que je suis le roi des cons) je me suis trouvé devant l'impuissance absolue de m'intégrer aux différents menus que me proposait une télécommande joliment décorée de petits boutons multicolores.
Bon. Première crispation au niveau du ventre, signes avant-coureurs d'une constipation nerveuse qui allait s'accentuer durant les jours suivants.
Le lendemain, samedi, pour me détendre les nerfs, je file à 10h à Rouen, direction la Fnac, dans la brume et le froid, pour tester ma résistance au désespoir...
Donc, retour au Havre, dans l'après-midi. Petit essai question télévision (des fois qu'elle se serait réglée toute seule durant mon absence) -nul, à chier. Arrêt sur image. Attente. A 19h, voilà Terminator qui se pointe. Je l'appelle Terminator car il a été victime d'un accident d'auto, autrefois, dont il est ressorti en pièces détachées. Ce type est une bête, un roc, donc il doit être capable de me dépanner. Je lui explique mon souci majeur : il prétexte qu'il n'a pas ses lunettes pour lire la notice. En fait, il est venu pour picoler à l'oeil et pour me parler de ses ennuis conjugaux. Aussi, après avoir roté sa bière et traité sa compagne de tous les noms, il se barre en me souhaitant une bonne soirée télé (l'enfoiré) et comme il doit repartir en Bretagne, il ne reviendra pas du week-end avec ses lunettes. Charmant.
Dimanche, la constipation se confirme (mal aux reins).
Le lundi, toujours pas de réglage en vue. Angoisse, sueurs froides, déception, envie de racheter déjà un autre téléviseur ou d'appeler un dépanneur privé. L'après-midi, n'y tenant plus, je file voir le vendeur de Connexion. Très aimable, compétent, il prend sa souris en main et m'explique, fait apparaître le menu et les différents programmes. Le pied. Je le contemple avec admiration. Rentré chez moi, désillusion et constatation : je suis le roi des cons. A 20h, je téléphone à Toutain, mon dernier espoir. C'est le roi de la mécanique, donc pas de panique. Il est dans son lit, en train de lire le livre d'Orsena sur les coulisses de Matignon, un livre qui ne le fait pas rire du tout, me dit-il. Et le voilà qui se confie à moi : depuis un an environ il a des pertes de mémoire. Il est obligé de consigner ce qu'il a fait la veille dans un carnet. Et s'il oublie de ranger son carnet dans un endroit précis, il est obligé de le chercher dans toute la maison pour se souvenir de ce qu'il y a consigné. Dur, dur. Et ma télé, dans tout ça? Il me promet qu'il passera le lendemain soir pour me la régler, et ce dès qu'il aura quitté son usine mais qu'il faudra tout de même que je lui téléphone à son bureau vers 16h pour lui rafraichir la mémoire au cas où il oublierait.
Nuit agitée, réveillé en sueur à 4h du matin. Ca commence mal, ce mardi là : Jack, qui devait venir manger avec moi le midi, et avec qui je pensais bien me saouler la gueule au vin blanc en bouffant des calamars, me fait faux bond. Pas de vin blanc, pas de calamars. A 16h, avant de partir du bureau, je téléphone à Toutain. Je tombe sur son collègue, qui va lui faire "la commission". Je pense que c'est foutu, que ma télé et moi allons à la catastrophe. Mais il se pointe à 17h, guilleret. La première heure est un supplice. Il lit la notice, fronce les sourcils et m'annonce qu'avec la souris "ça ne marche jamais" et pendant un quart d'heure il s'amuse à faire apparaître et disparaître le menu. Je me crispe. Je me dis qu'il va se barrer en disant "On verra ça une autre fois, faut que je lise la notice jusqu'au bout, j'ai pas le temps ce soir, etc.). Mais non, dès qu'il commence à matérialiser Canal+ le procédé se met en marche et il se passionne pour la création de M6 ou de Arte qui ne font pas partie du programme "C'est génial" dit-il. Ouf. Je vois le bout du tunnel, la fin des angoisses, le terminus de mes désillusions. Tout va très bien ensuite et, pour le récompenser (il a sifflé la moitié d'une bouteille de Beaujolais dégueulasse) je lui passe un bout de DVD où une jeune drôlesse absolument superbe fait un strip sur un air disco. Dès que la fille a retiré son mini-bikini, Toutain s'écrie "Merde! Je bande!". C'est sans doute vrai : il est 19h, je le remercie "du fond du coeur" et je lui donne rendez-vous un mardi prochain pour la suite du DVD avec sans doute un nouveau petit réglage à la clé. J'ai frisé la paranoia constipatoire. C'est Jack qui va rigoler lorsque Toutain se fera un plaisir de lui raconter mes insuffisances notoires dans le domaine des mises au point télévisuelles... A moins qu'il n'ait pas noté sa visite chez moi dans son calepin secret, ce qui me sauvera de leurs allusions goguenardes.

lundi 26 janvier 2009

Histoires de culs

J.P. nous a dit ce matin au bureau qu'il s'était fait "défoncer l'oignon" hier en faisant de la voiture de course sur je ne sais plus quel circuit, mais il nous a précisé qu'il ne nous ferait pas voir son cul en compote. Toute la journée j'ai soigneusement évité de le regarder en face pour ne pas lui éclater de rire au nez (ce qui n'aurait pas été pour lui déplaire, d'ailleurs).

L'autre semaine, Mireille est montée chez Machin pour un problème de factures. Machin s'est énervé parce que son écran ne marchait pas et a traité tous les informaticiens d'enculeurs de mouches. Ca a fait tout le tour du bureau et à chaque fois qu'Isabelle descendait elle nous lâchait "Alors, qu'est-ce que vous foutez? Vous êtes encore en train d'enculer les mouches?". Martine devait prendre une semaine de congé mais hier soir elle s'est fait "jeter le cul à la rue" par son JoJo bien-aimé. Elle avait rendez-vous au Havre avec son banquier pour qu'il lui explique comment placer l'argent qu'elle a touché de la vente de la maison de ses parents, et elle avait prévenu JoJo qu'elle rentrerait tard. Mais il l'attendait, furieux, en pantalon de pyjama, torse nu. Il l'a traitée de putain et de morue, a saisi ses affaires et les lui a jetées dans les bras en la foutant dehors. Il lui a même balancé ses plantes, ses tableaux, et les dragées du baptême de la petite fille de Martine et, à 22h30, dans la rue, demi-nu, il hurlait en l'insultant et en lui faisant des bras d'honneur. Elle est rentrée au Havre à 23h et son fils a dû l'aider à monter toutes ses affaires chez elle.

Il y a des trucs qui me font vachement rigoler, dans la vie. Exemple : lorsque je reçois quelqu'un, de connu ou d'inconnu (mais surtout d'inconnu car avec les connus il y a moins de surprises) je dispose toujours sur le divan où ils vont s'asseoir, un échantillon de revues illustrées que j'achète ou auxquelles je suis abonné : Connaissance des Arts, Première, Paris Match.... et quelques revues de cul que je ne mets pas en évidence mais que j'insére parmi les autres. Hier soir A.B. est venu à 18h, il a passé la nuit chez moi car il venait de loin et il avait rendez-vous ce midi avec une entreprise pour un nouvel emploi. Eh bien hier soir comme ce matin pas une seule fois il n'a même pas feuilleté les revues "artistiques", il s'est jeté sur les bouquins de cul. Celà me fout souvent en boule : moi aussi je suis porté sur le cul, mais tout de même, il y a aussi la littérature, la musique, la peinture... non? vraiment? ah bon!... Je vais y réfléchir.

Jeannot

La semaine dernière je revenais de faire des courses, à 16h, il faisait beau, je suis passé comme d'habitude devant la Papéterie de l'Hôtel de Ville lorsque, à l'arrêt du bus, j'ai entendu prononcer mon prénom. Je ne me suis pas arrêté, mais un 2ème "Daniel", plus éloquent que le premier, m'a forcé à regarder mon interlocuteur : Jeannot, assis à côté d'une vieille bien pomponnée. Surpris, un peu gêné, mais il était suffisamment propre pour faire illusion. Casquette à l'américaine, blouson clair (on voyait tout de même quelques taches). Reproches : "Pourquoi tu m'as jamais téléphoné?" qu'il me lance, l'oeil bouffi et un peu triste mais toujours bleu, quoiqu'un peu moins clair. J'avoue que si je ne le connaissais pas par coeur, j'aurais peut-être craqué (à défaut de céder, mais bon... on peut changer les pièces d'un puzzle on ne peut pas en transformer la finalité, la logique implacable). La seule bonne chose qu'il m'ait annoncée c'est qu'on lui avait sucré son permis depuis un an. Donc, pas de voiture. Et comme il attendait le bus à l'Hôtel de ville pour se rendre à Saint François (10 minutes maxi de chemin à pied!) je n'avais aucune inquiétude à avoir : il ne me relancerait pas de sitôt! Car le mec est toujours aussi intéressé : en m'annonçant qu'il vivait "toujours seul" il s'inquiétait, devant la mémère qui s'impatientait, de mes amours. Je lui ai dit "Toujours pareil. C'est la vie". Heureusement, le bus arrivait. Mais tout de même, ça m'a fait drôle de le revoir.

vendredi 23 janvier 2009

Le péché, ma chère

"Voilà donc la terrible cité, Alexandrie,
où je suis né dans le péché!"
Ce sont les paroles que profère Athanaël, en revenant à Alexandrie, dans le but de convertir Thaïs.
Athanaël est un moine cénobite, et Thaïs une courtisane.
Celà se passe il y a très longtemps, en Egypte. Anatole France en a fait un roman et Massenet un opéra.
Athanaël se croit investi d'une autorité divine afin d'arracher Thaïs à la corruption qui l'entoure. Elle le reçoit, elle est troublée par ses paroles, par la force de sa conviction. Elle qui interrogeait son miroir en invoquant Vénus :
"Dis-moi que je suis belle,
et que je serai belle, ETERNELLEMENT "
commence à avoir des doutes. Elle sait très bien que sa beauté finira par se flétrir, et que les hommes riches d'Alexandrie se détourneront d'elle. Et voilà que ce moine, très charismatique, lui propose la vie éternelle si elle se tourne vers Dieu. Waouh! c'est bigrement tentant!
Le temps d'une fameuse méditation, et la voilà qui est prête! Elle est décidée à le suivre. Il triomphe. Et les voilà partis vers un couvent, où la jeune femme pourra se retirer et renoncer à sa vie de débauche. La route est longue et épuisante. Thaïs y puise une force nouvelle. Athanaël voit ses efforts récompensés et la laisse aux soins des nonnes du monastère.
L'histoire pourrait s'arrêter là : mission accomplie des deux côtés : bonté divine et éternité. Mais, dans son accompagnement, le moine a frôlé la femme, et de retour dans sa communauté, il ne peut se détacher de cette vision d'un corps qui a appartenu à d'autres et dont la possession, pour lui, ne devait être que spirituelle. Hanté par la pécheresse plutôt que par la repentie, il retourne au monastère pour la revoir. Elle se meurt, le visage tourné vers le Ciel, et il s'écroule, le corps épousant la Terre, comprenant enfin que ce qui l'attirait en elle n'était que sa lascivité.
Que sont devenues les courtisanes de nos rêves d'adolescents?
Loulou a remisé
ses bas de soie
dans le tiroir de Lolita.

mardi 20 janvier 2009

Le Temps qui passe

Bush s'en va après 8 ans de présidence. 8 ans déjà! 8 ans de mensonges, d'hypocrisie, avec Dieu dans tous les discours, dans toutes les phrases. Si Dieu existe, il a dû sacrément bougonner, pendant 8 ans, en s'entendant citer, sous tous les prétextes et dans tous les contextes!
Un autre président s'installe, il est jeune, il est svelte, suffisamment musclé, et il est noir. Berlusconi l'a traité de "bronzé" et Medvedev, assis à sa table, a rigolé. Berlusconi est un rusé, il a été réélu, il sait ce que c'est. Les scandales, la corruption, les fausses promesses, il connaît. Alors quand il voit débarquer ce nouveau venu, il se marre. Sur les chaines de télé, pendant l'investiture, les commentateurs "célèbres" rivalisent de MOI-JE. Moi, j'ai rencontré tel homme politique, moi, je suis allé à tel endroit, moi, j'ai couvert telle guerre... Le nombrilisme est de rigueur. Pendant ce temps, à Gaza, des familles entières se retrouvent devant leurs maisons ravagées, leurs enfants massacrés sous les décombres.
La valse des milliards va pouvoir reprendre son cours.
Revu récemment "Peau de banane", un petit film de Marcel Ophüls, datant de 1963, un pastiche de film d'arnaque, avec une distribution étonnante : Jeanne Moreau, J.P Belmondo, Alain Cuny, Claude Brasseur, J.P Marielle, Gert Fröbe... L'occasion de revoir deux immenses acteurs (Moreau et Belmondo) que l'actualité vient de remettre à l'ordre du jour. "Je veux mourir en bonne santé. C'est mon seul souhait" déclare Jeanne Moreau dans le Nouvel Observateur. Dans "Peau de banane" ils ont la légéreté des funambules, une espiéglerie de jeunes chats, ils sont magnifiques. Il y a quelque temps, Jeanne Moreau chantait, avec Guy Béart, "Parlez-moi de moi, Ya qu'ça qui m'intéresse". Hier, Obama a fait un beau discours, sobre, équilibré. Il préfère la main ouverte au poing tendu. Je vais réécouter Guy Béart, ça va me nettoyer les neurones, neurones encrassés par les grand discours des MOI-JE et des politiciens de tout poil qui invoquent Dieu à tout moment de la journée et qui s'en font un bouclier pour toutes les actions passées et à venir.

dimanche 11 janvier 2009

Les Pourcentages

Ils sont là, ils sont partout, ils ont envahi la planète.
Plus personne ne peut y échapper, ils sont comme une maladie contagieuse qui s'imprime dans les journaux, qui résonne à la radio, qui s'invite sur les plateaux télé et les plages internautes, j'ai nommé :
les TANT-POUR-CENT.
C'est la référence absolue, le nec plus ultra des conférences ministérielles. C'est la preuve à l'appui, je vous l'avais bien dit, les derniers chiffres viennent de tomber, on le savait déjà mais on attendait la confirmation officielle pour vous les divulguer.
Nous sommes cernés, environnés, matraqués. Nous sommes inclus dans cette déferlente, et si nous avons notre mot à dire puisque nous sommes sondés, nous sommes les fruits de l'anonymat collectif qui nous préserve tout en nous mettant devant l'évidence de nos propres confrontations. Nous pouvons enfin parler en société de la vie courante puisque nous avons la preuve irréfutable d'appartenir à l'un ou l'autre de ces pourcentages que l'on nous asséne à longueur d'éditorial.
Je ne veux pas parler du nombre de voitures incendiées entre le 1er avril 1910 et le 31 décembre 2011, ni de la recrudescence des voleurs de sacs à main dans la banlieue est du sud-tropical.
Non, je veux vous informer de la baisse de 20% des femmes à barbe depuis que le professeur Je Sais Tout a inventé la pilule Rase Plus Vite. Elle agit directement sur les neurones des personnes infectées, et transmet des impulsions sous-cutannées qui font trembler la racine du poil et l'oblige à se rétracter de peur de se voir intenter un procès pour abus de présence.
Mais d'autres exemples restent encore injustement sous-exploités. Le nombre de chats-rieurs a considérablement augmenté si on le compare aux chiens-roux-péteurs, alors que le port du cock ring chez les hommes au crane rasé s'est maintenu dans les limites constatées dans le courant de ces 10 dernières années.
Tout porte à croire que, l'espérance de vie augmentant d'une demi journée par année lunaire, nous allons pouvoir bénéficier encore longtemps de l'information régulière de ces pourcentages qui nous rendent la vie plus agréable puisque mathématiquement contrôlés, à la différence de ces tireuses de cartes et autres magiciens dont pourtant le nombre a fait un bon en avant de 200% par rapport aux tourneurs de table des années 1900....

vendredi 2 janvier 2009

L'Univers

L'univers, convulsion temporaire, est aléatoire, moralement neutre et incroyablement violent.
C'est ce que dit Lloyd, scientifique âgé, à Peter, jeune écrivain, dans le film de Woody Allen "September" (1987).
Cette violence est minimisée, retrécie, en 1h25, dans un format de poche (une petite maison du Vermont) d'où les protagonistes ne sortiront pas, du moins à l'écran, l'espace d'une journée.
Cette maison familiale où s'est réfugiée Lane (Mia Farrow) après une tentative de suicide, les verra aborder tous les thèmes de la déception amoureuse.
La violence de l'univers, qui n'a aucune issue possible puisqu'il est condamné à se détruire, se concentre dans un labyrinthe de quelques pièces que Lane voudrait vendre, puisqu'elle est guérie et qu'elle voudrait partir avec Peter, le jeune écrivain qu'elle a herbergé pendant l'été et dont la présence semble lui avoir fait le plus grand bien. Une fois la baraque vendue et les dettes épongées, elle irait refaire sa vie avec lui à New York.
Manque de pot, Peter est tombé amoureux de Steffie, l'amie de Lane, qui est venue passer l'été pour s'éloigner quelque temps de son mari et de ses enfants. Le drame couve alors que l'orage éclate, orage matérialisé par la présence de Diane (étonnante Elaine Stritch) ancienne comédienne connue et mère de Lane, qui est venue en coup de vent avec son dernier mari, le scientifique qui parle de l'univers et de la mort prochaine (enfin, non, dans quelques millions d'années seulement) de la planète toute entière...
En faisant visiter la maison à de futurs propriétaires, Lane ouvre une porte et tombe sur Peter et Steffie en train de se rouler une pelle. Dur, dur, illusions perdues, projets d'avenir foutus en l'air, nouvelle dépression au bout du labyrinthe. Pendant ce temps l'univers continue sa course sans issue, le réchauffement de la planète s'accentue et les nains de jardin protestent contre la pollution de l'air. Woody Allen, quant à lui, jongle avec Tchekhov et Ingmar Bergman, et il s'en sort rudement bien...!