lundi 20 octobre 2008

Un Rêve

Tard dans la nuit, ou peut-être tôt le matin, je fis un rêve étrange. J'étais dans une maison, sans doute celle de Tours, avec mes parents, et il fallait partir. Etions-nous là à la suite d'un décès ou pour la vente de meubles, je ne sais pas. Toujours est-il qu'une fois de plus le fait de repartir avec eux ne me disait rien qui vaille. Nous nous dirigions vers la gare et comme ils marchaient devant moi je fis tout pour les semer. Je me retrouvai dans un endroit étrange, une sorte de ville avec des monuments anciens, un peu comme Rome. Il y avait des quartiers entiers de vieux temples ou églises, et la nuit tombait de plus en plus rapidement. Je n'avais plus de repères. J'avisai un homme qui se trouvait dans une encoignure de porte. Les cheveux bouclés, les yeux maquillés, il portait une tunique et un collant de couleur grise, comme dans le Satyricon de Fellini. Je lui demandai où se trouvait la gare. Il me répondit "Je vais vous y conduire, Mademoiselle". Je répliquai aussitôt "Je ne suis pas une Demoiselle". "Si vous n'êtes pas une Demoiselle, efféminé comme vous êtes, alors vous êtes un pédé". Je lui fis remarquer que lui aussi pouvait passer pour un pédé puisque, malgré sa stature et sa tunique qui moulait un torse musclé, il était maquillé et portait un collant qui soulignait ses fesses. Il se mit à rire et me précéda. Je le suivis, frottant mon avant-bras contre le galbe de ses fesses.
Je n'essayai pas d'analyser mon rêve. Je le rapprochai de celui que j'avais fait avant de partir en vacances : la maison de Tours, mais l'étage au-dessus. Beaucoup de monde dans les chambres. Les volets tirés pour cacher la lumière. Je devais être debout à 4 heures du matin pour partir avec les autres. Je me réveillai sans problème mais j'eus le tort de descendre à l'étage au-dessous alors qu'on me l'avait formellement interdit. J'ouvris la porte de la cuisine et découvris ma mère, avec un jeune garçon. Je fus frappé par le visage de ma mère : celui que j'aurais dans dix ans. Je refermai la porte et montai l'escalier, l'esprit troublé. Tout le monde était parti. Toutes les pièces étaient vides. Un sentiment d'abandon m'accabla. Une fois de plus je me retrouvais en face de mes propres désillusions, un manque de confiance dans mes propres capacités, une suite de rendez-vous manqués par paresse. Je préférais filer le parfait amour avec l'inconnu plutôt que de me lancer dans des perspectives d'avenir fondées sur des bases qui me semblaient précaires. Il fallait sans doute voir là le besoin d'aimer au-delà des normes, la méfiance vis-à-vis d'une famille décevante et l'absolue inefficacité de toute projection future.

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