Marcel rencontre Gillou, le "footballeur".
Mardi 2 mars.
Marcel devient plus distant vis-à-vis de Rolande.
Ce matin, son voisin de pallier, Claude D., lui adresse la parole alors qu'il sort des chiottes. Il lui parle de la neige, mais Marcel n'est pas encore réveillé, et le mec n'insiste pas, vu son air hébété.
Babeth ne comprend pas pourquoi Peter est en train de se détacher d'elle.
Rue du Baillage, le soir, la blonde platine fait des grand signes de main à Marcel, en passant devant lui en voiture. "Alors, lui crie-t-elle, as-tu bossé?". Elle est extra.
Fin de semaine assez heurtée.
Rolande se replie sur elle-même. Babeth n'a toujours pas compris pourquoi Peter la laisse tomber ("Il doit avoir du travail"). Marcel essaie de lui faire entendre qu'il y a peut-être une autre femme. Elle hésite, puis écrit à l'ami de Peter, à Albi. Marcel ne sort pas le soir, il travaille à un nouveau récit "La mort du paysage". De toute façon, dehors, il gèle. Vendredi soir il rentre au Havre, où il trouve une Claudine fatiguée et sans enthousiasme. Il n'arrive pas à la faire réagir. Ils écoutent quelques disques, l'esprit morose : "L'Ormindo", "Tosca" et le "Sacre" version Colin Davis.
Dimanche soir, il prend le train de 21h et se coltine trois cons (2 mecs et une gonzesse), très fils à papa, qui étalent les charmes de leurs vertus bourgeoises ("Moi, je ne me plais qu'avec mon whisky, ma femme et mon lit à trois places!").
Lundi 8.
Le midi il rencontre, rue du Gros Horloge, le blond que les trois filles avaient traité de con, l'autre soir rue du Baillage, et qu'il s'était amusé à aborder. Le type le reconnaît et reste bouche-bée devant son salut amical.
A 18h, il voit David qui monte dans une bagnole avec des copains. Le cochon semble avoir grossi. "Il faudra que je lui remette la main dessus" se dit-il.
L'après-midi, il a amené son album de photos (l'Italie) au bureau. Comme il s'y attendait, Léontine est la seule à l'apprécier. Les autres s'en foutent complétement.
Le soir, il retrouve ses trois copines et ils bavardent longuement.
Visite de Claudine au bureau, mercredi, le chef étant à Paris.
Peter fait une sale gueule quand on lui balance à la figure le nom de Marie-Thérèse. Puis il se reprend. Vendredi il fait son petit numéro de cirque pour se justifier : ce n'est pas de sa faute s'il a une belle gueule, s'il est bien foutu et s'il plaît aux femmes -lui, il cherche simplement à ne pas les décevoir. Marcel le trouve à la fois super-bandant, et super-défoncé du côté du cerveau.
Par contre, samedi soir, il n'est pas du tout content de voir se pointer le beau Gérard, qui ne lui dit même pas bonjour. Il se venge en papotant avec ses copines. La brune lui plaît de plus en plus. Il discute avec l'autre, la châtain, qui a la voiture, et il l'approuve entièrement lorsqu'elle lui dit "Quand on est bon avec un type, le lendamin on se fait baiser par un autre".
Visite de Claudine, samedi et dimanche. Achat de fringues.
Dimanche. Peter avait proféré des propos racistes à propos du film de Michel Drach "Elise, ou la vraie vie". Marcel avait voulu y aller avec Claudine le dimanche d'avant, mais comme il faisait beau, ils avaient préféré aller se balader. Mais cette fois-ci ils vont le voir, et ils ne sont pas déçus. A part un début assez mauvais (Marcel a trouvé que Marie-José Nat n'avait pas le ton juste à une situation dramatique) le reste était très bon. L'acteur algérien était excellent. Claudine a retenu la phrase "Ce qui compte, c'est ce qu'on est, pas ce qu'on fait".
Lundi 15.
Déchainements lubriques, rue du Baillage. Est-ce l'influence des trois filles de joie? Marcel se sent un potentiel viril à faire éclater les pierres du trottoir. Il drague un vieux, très bien conservé, en train de se branler dans sa belle voiture rouge. Il l'emmène chez lui, mais le type n'a pas la jouissance discrète "Ah! Marcel! Je n'ai jamais été sucé comme ça! Ah! Marcel! Fais de moi ce que tu veux!". Ensuite il drague un 92, voiture rouge également, mais il est trop fatigué pour le faire monter chez lui, et il remet sa jouissance à un autre jour.
Mardi 16.
Il est en forme au bureau, il plaisante, et Peter en profite pour lui annoncer brusquement que Babeth est devenue sa maîtresse. Marcel, sidéré, va raconter la nouvelle à Léontine, qui est sceptique. Pourtant, l'attitude décomplexée de Babeth semble probante. Rolande est écoeurée. Marcel lui fait cadeau d'une casquette, aux Galeries. Elle apprécie.
Fin de semaine mouvementée.
Mercredi, le chef est de très mauvais poil. Il reproche à tout le monde une dangereuse "inertie".
Jeudi matin, pendant qu'il est à une Commission de Sécurité, Meunier en profite pour faire venir des plantes. Il en dispose partout, sur les guichets et sur les tables. En rentrant, le chef accuse mal le coup, fait de l'humour (vaseux) et se fait rabrouer par Léontine.
Le soir, un beau parisien passe, rue du Baillage, très bien mis. "C'est pour moi ou pour toi?" dit la brune à Marcel. C'est pour elle. Un quart d'heure après, elle revient. Marcel : "Tu sais, il me plaisait bien, ton parisien. J'aurais bien voulu me le faire". Elle, faisant la moue "Tu parles! Un con. C'est tout juste s'il savait baiser".
Samedi après-midi il va au cinéma, au Havre, avec Claudine, voir "Le Conformiste". Film glacial. Claudine est impressionnée par Stefania Sandrelli.
Samedi soir, Marcel commence à écouter une retransmission du Covent Garden, "La Sonnambula" avec Scotto et Burrows. Après le duo du 1er acte il arrête car la radio cafouille. Il sort faire un tour. Le Havre est désert. Place Gambetta, un type dans une 2CV. Il a beau écarquiller les yeux, il n'arrive pas à distinguer ses traits. Il part faire un tour puis revient du côté des jets d'eau, où il reste en contemplation. Il aperçoit un homme qui s'avance. Il lui jette un coup d'oeil. L'homme hésite et puis se lance "C'est beau, hein?" dit-il en désignant les jets d'eau. "Oui, dit Marcel, c'est pas mal". Ils marchent, côte à côte, jusqu'à la plage. Puis ils reviennent place Gambetta. C'est donc lui, l'homme à la 2CV. Ils roulent en direction de Sainte-Adresse. L'homme est grand, assez fort. Le visage est assez brut, taillé dans la pierre, les yeux petits, enfoncés, sans éclat. "Un mec stable" pense Marcel. Ils roulent un long moment sans se toucher, et Marcel commence à avoir des doutes. Il le questionne, pour essayer de le cerner. Pas de fille dans sa vie, un goût certain pour la solitude et l'entêtement. Vers 22h, ils retournent devant la maison de Claudine, qui n'est pas encore arrivée. Ils continuent à discuter. L'homme s'appelle Gillou, et son physique de footballeur commence à fortement perturber Marcel. Claudine arrive, Marcel l'appelle et lui présente Gillou. Elle rentre chez elle et il la rejoint, une demi-heure après. Ils se cognent l'un à l'autre.
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