vendredi 2 janvier 2009

L'Univers

L'univers, convulsion temporaire, est aléatoire, moralement neutre et incroyablement violent.
C'est ce que dit Lloyd, scientifique âgé, à Peter, jeune écrivain, dans le film de Woody Allen "September" (1987).
Cette violence est minimisée, retrécie, en 1h25, dans un format de poche (une petite maison du Vermont) d'où les protagonistes ne sortiront pas, du moins à l'écran, l'espace d'une journée.
Cette maison familiale où s'est réfugiée Lane (Mia Farrow) après une tentative de suicide, les verra aborder tous les thèmes de la déception amoureuse.
La violence de l'univers, qui n'a aucune issue possible puisqu'il est condamné à se détruire, se concentre dans un labyrinthe de quelques pièces que Lane voudrait vendre, puisqu'elle est guérie et qu'elle voudrait partir avec Peter, le jeune écrivain qu'elle a herbergé pendant l'été et dont la présence semble lui avoir fait le plus grand bien. Une fois la baraque vendue et les dettes épongées, elle irait refaire sa vie avec lui à New York.
Manque de pot, Peter est tombé amoureux de Steffie, l'amie de Lane, qui est venue passer l'été pour s'éloigner quelque temps de son mari et de ses enfants. Le drame couve alors que l'orage éclate, orage matérialisé par la présence de Diane (étonnante Elaine Stritch) ancienne comédienne connue et mère de Lane, qui est venue en coup de vent avec son dernier mari, le scientifique qui parle de l'univers et de la mort prochaine (enfin, non, dans quelques millions d'années seulement) de la planète toute entière...
En faisant visiter la maison à de futurs propriétaires, Lane ouvre une porte et tombe sur Peter et Steffie en train de se rouler une pelle. Dur, dur, illusions perdues, projets d'avenir foutus en l'air, nouvelle dépression au bout du labyrinthe. Pendant ce temps l'univers continue sa course sans issue, le réchauffement de la planète s'accentue et les nains de jardin protestent contre la pollution de l'air. Woody Allen, quant à lui, jongle avec Tchekhov et Ingmar Bergman, et il s'en sort rudement bien...!

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