"Voilà donc la terrible cité, Alexandrie,
où je suis né dans le péché!"
Ce sont les paroles que profère Athanaël, en revenant à Alexandrie, dans le but de convertir Thaïs.
Athanaël est un moine cénobite, et Thaïs une courtisane.
Celà se passe il y a très longtemps, en Egypte. Anatole France en a fait un roman et Massenet un opéra.
Athanaël se croit investi d'une autorité divine afin d'arracher Thaïs à la corruption qui l'entoure. Elle le reçoit, elle est troublée par ses paroles, par la force de sa conviction. Elle qui interrogeait son miroir en invoquant Vénus :
"Dis-moi que je suis belle,
et que je serai belle, ETERNELLEMENT "
commence à avoir des doutes. Elle sait très bien que sa beauté finira par se flétrir, et que les hommes riches d'Alexandrie se détourneront d'elle. Et voilà que ce moine, très charismatique, lui propose la vie éternelle si elle se tourne vers Dieu. Waouh! c'est bigrement tentant!
Le temps d'une fameuse méditation, et la voilà qui est prête! Elle est décidée à le suivre. Il triomphe. Et les voilà partis vers un couvent, où la jeune femme pourra se retirer et renoncer à sa vie de débauche. La route est longue et épuisante. Thaïs y puise une force nouvelle. Athanaël voit ses efforts récompensés et la laisse aux soins des nonnes du monastère.
L'histoire pourrait s'arrêter là : mission accomplie des deux côtés : bonté divine et éternité. Mais, dans son accompagnement, le moine a frôlé la femme, et de retour dans sa communauté, il ne peut se détacher de cette vision d'un corps qui a appartenu à d'autres et dont la possession, pour lui, ne devait être que spirituelle. Hanté par la pécheresse plutôt que par la repentie, il retourne au monastère pour la revoir. Elle se meurt, le visage tourné vers le Ciel, et il s'écroule, le corps épousant la Terre, comprenant enfin que ce qui l'attirait en elle n'était que sa lascivité.
Que sont devenues les courtisanes de nos rêves d'adolescents?
Loulou a remisé
ses bas de soie
dans le tiroir de Lolita.
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