samedi 1 novembre 2008

Le professeur d'anglais a un gros cul

Je me souviens maintenant que j'étais au lycée de Tours et que nous avions un professeur d'anglais qui avait de grosses fesses. A cette époque-là j'allais souvent à Paris pour faire des courses, je veux dire pour aller sur les quais faire les bouquinistes. A cette époque-là il n'y avait pas encore de FNAC et je n'avais pas encore pris l'habitude d'aller dans les grands magasins uniquement pour chaparder. De même, je n'étais pas encore au Havre où je pris, au tout début, la baroque manie de prendre le ferry le vendredi soir pour aller faire mes courses à Londres le samedi matin...
Donc je fréquentais les quais de Paris et je ramenais régulièrement une revue de peinture dont j'ai oublié le nom mais qui avait la particularité d'être écrite en anglais. Je ne l'achetais pas uniquement pour ça, bien entendu, mais surtout pour ses magnifiques reproductions d'Hartung, dont j'étais soudainement devenu fanatique. Et voilà que pour séduire mon professeur d'anglais il me prit l'envie de me faire remarquer. Le jour où il nous donna un devoir à rédiger sur un sujet bâteau, je recopiai purement et simplement des passages entiers d'une des revues consacrée à Hartung. Le jour où le prof nous rendit nos copies, je paniquai à mort. Tout le monde défila devant moi et les notes, commencées à 18/20, se mirent à baisser d'une façon dramatique. Si j'avais voulu me faire remarquer, c'était tout à fait réussi. Le prof me rendit ma copie et j'y lus, en plus de ma note (2/20) une observation qui me sidéra "totalement abscons". C'était la première fois que je voyais écrit un mot parfaitement inconnu. Chez moi, je me précipitai sur le dictionnaire avec le sentiment étrange de m'être fait avoir. Le mot "abscons" signifiait que je n'avais écrit que des conneries.
Je me mis à détester mon prof d'anglais, sa gueule de mâle et son gros cul. Il s'aperçut très vite que je ne l'écoutais plus, que je ne répondais plus à ses questions et il s'en inquiéta. Mes devoirs suivants furent mieux notés, mais il était trop tard : il avait accompli l'irréparable, il était privé de mon amitié. Un après-midi, dans la cour, avant de rentrer en classe, il pavanait, les mains dans les poches de son pantalon. Une copine me fit remarquer "Il ne devrait pas mettre les mains comme ça dans ses poches... celà lui fait des fesses énormes!" - "Ca c'est bien vrai, répliquai-je aussitôt, il a des fesses énormes!".
L'année d'après il ne revint pas, et je le regrettai.

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