jeudi 12 mars 2009

Jeannot BeGood (10)

Comme il fallait s'y attendre, la relation Jeannot-Biquet ne s'est pas très bien terminée.
Jeannot est allé le voir à Montivilliers, où le jeune homme s'est installé depuis peu avec sa copine. Et ils ont eu une entrevue "extrémement tendue". Cédric lui avait dit en partant du Havre qu'il ne voulait plus le voir parce qu'il avait peur de ses réactions (Jack ne m'a-t-il pas dit que Jeannot était "un type dangereux"?). Le pic de la discussion fut atteint lorsque celui-ci sortit son revolver, qu'il avait pris soin d'amener avec lui, bien entendu, et menaça de se suicider devant son ami quelque peu énervé, dubitatif, mais tout de même perturbé par le ton que prenait la dispute. Il a réussi à le calmer, lui a fait entrevoir quelques espoirs de rencontres "amicales" tout en lui faisant comprendre qu'il ne tolérerait pas le moindre chantage auprès de sa famille ou de son amie.
Et bien entendu le sentiment qui domine désormais dans l'esprit de Jeannot, c'est le désir de vengeance.
Puisqu'il ne peut plus avoir son amant, il est justement décidé à lui casser son ménage, à l'obliger à quitter sa copine, même s'il doit pour celà aller la voir et lui expliquer la situation, preuves à l'appui, en lui montrant les films et les photos, et en lui faisant écouter les messages enregistrés qu'il a soigneusement conservés.
Devant toutes ses menaces, Cédric a consenti à passer le voir jeudi après-midi, afin de le raisonner une fois pour toutes, et Jeannot m'a demandé de nouveau de lui confier mon appareil photo, ce que j'ai refusé. Ok, il essayera donc de filmer son Biquet à son insu et ça, c'est tout à fait dans ses capacités. Je le vois bien, dès jeudi matin, en train de calculer la position adéquate pour planquer la caméra, et bien sûr l'endroit exact où il s'assiera avec son ami pour qu'aucunes de leurs expressions ou de leurs paroles ne soient perdues.

Jeannot est venu dîner chez moi jeudi soir. Il était désespéré. Cédric n'a rien cédé et le film est à chier : images floues, texte inaudible, à se tirer une balle dans la tête! Il avait amené sa paire de menottes, il voulait que je les lui mette et que je le fouette. Heu...non, pas envie du tout! Je lui ai fait des pâtes et on a beaucoup picolé, je lui ai dit qu'avec son charme fou il trouverait très vite un nouveau copain ou une nouvelle copine, et ça l'a rassuré. "Tiens, ai-je insisté, je suis sûr qu'en sortant de chez moi, à Saint François, tu vas faire une rencontre décisive et que tu vas t'emballer de nouveau!". Et j'ai pensé, dans ma tête "Si ce n'est pas le cas, nous voilà reparti pour quinze jours de vaisselle sale et d'appartement dégueulasse!" mais il était content quand il est parti, bourré mais content, et disponible comme jamais...

Aucun commentaire: